Alors que la retraite, l’assurance-chômage, ou encore l’euthanasie, enflamment les débats en France, l’Espagne prend une longueur d’avance sur certains sujets sociétaux.
Photo : Clémentine Laurent/Equinox
L’euthanasie
Le sujet de la fin de vie a refait surface ces dernières semaines en France, depuis la volonté d’Emmanuel Macron de légaliser l’euthanansie. Actuellement, la loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise seulement la sédation, c’est-à-dire l’endormissement profond, jusqu’au décès.
En Espagne, l’euthanasie est légale depuis juin 2021, mais seulement pour les personnes souffrant de maladie grave et incurable avec une souffrance constante et intolérable.
Le droit de vote des femmes
Dans le pays ibérique, les femmes obtiennent le droit de vote dès 1931. À l’époque, la Seconde République vient de naître et ce droit s’inscrit directement dans la Constitution. En France, il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale, pour que le suffrage universel féminin soit reconnu, en 1944.
Des femmes votant aux élections générales espagnoles de 1933.
Pour autant, les Espagnoles seront privées de ce droit en 1939, où l’arrivée du franquisme mettra un terme à cette parenthèse progressiste. Il faudra attendre 1977, soit 38 ans plus tard, pour retourner dans l’isoloir.
La pénalisation des violences conjugales
Depuis 2005, la loi espagnole punit les violences conjugales. En France, c’est en 2010 qu’une première loi est adoptée, puis une seconde version est adoptée en 2019, incluant les notions de non-cohabitation entre partenaires et de la mise en danger d’un enfant.
Si aux yeux de la loi, l’Espagne est pionnière, dans les faits, seuls 21,7 % des espagnoles ayant subi des violences conjugales l’ont signalé en portant plainte, selon une enquête du ministère de l’égalité espagnol, réalisée en 2019. Côté français, la réalité est tout aussi différente puisque 80 % des plaintes déposées pour violence conjugales sont classées sans suite, selon un rapport de l’Inspection Générale de la Justice française.
Aides sociales : la France championne
Le système d’aides sociales, cher à la France, naît en 1945 dans l’Hexagone, mais n’apparaît que 40 ans plus tard dans la péninsule, soit en 1986. Le régime de sécurité sociale assure une protection en cas de maladie, de maternité, d’accident, d’invalidité, de vieillesse, de décès et de chômage.
Pour comparer, la France est le pays d’Europe qui dépense le plus pour la protection sociale de ses citoyens. En effet, cela représente 34 % du PIB français en 2018, contre 23,7 % pour l’Espagne.
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