Derrière les barreaux : l’assassin de Pedralbes

Commettre le crime parfait et repartir avec 15 millions de pesetas pour ne plus jamais travailler de sa vie. Il avait pensé à tout, jusqu’à fabriquer de fausses preuves censées l’innocenter et duper la police. Le plan rêvé de José Luis Cerveto ne s’est pour autant pas passé comme prévu. Moins de 48 heures après le double assassinat qu’il vient de commettre, l’assassin de Pedralbes se retrouve derrière les barreaux.

Le 4 mai 1974, dans un luxueux manoir de Pedralbes, un couple de riches propriétaires et leur fille s’apprêtent à dîner. Une soirée paisible au cours de laquelle un homme, la trentaine, petit au crâne dégarni, et très nerveux, pénètre au sein de l’édifice qu’il connaît bien. Recouvert d’une cagoule noire, il parcourt les étages de la maison sans se faire voir, et se cache à proximité de la chambre du couple, dans une petite pièce servant de dressing.

Silencieux, tapi dans l’obscurité, il attend que la famille aille se coucher et que le manoir soit plongé dans le calme complet pour agir. Il sort de sa cachette, muni d’un long couteau acheté spécialement pour mettre à exécution son plan. José Luis Cerveto se dirige alors vers le lit du couple, deux membres de la haute société catalane, Juan Roig Hospital, 50 ans et son épouse María Rosa Recolons Morer, 43 ans. Ils ont à peine le temps d’ouvrir les yeux que l’assassin les poignarde de sang-froid, de manière mécanique, presque détaché de ses émotions.

Palacete de Pedralbes maison Photo EFEPalacete de Pedralbes (photo non contractuelle). Photo : EFE

Puis il se dirige vers le coffre-fort contenant des bijoux d’une grande valeur et de l’argent liquide. À bord d’une voiture louée, il se rend à l’Estació de França pour y cacher dans un casier la mallette contenant le butin. José Luis Cerveto vient ainsi d’assassiner le couple pour lequel il travaillait comme chauffeur et majordome.

Une personnalité contradictoire

À ses débuts au service de la famille, tout se passait bien. Mais rapidement, les propriétaires découvrent sa personnalité : un homme très irritable, aux tendances psychotiques et pédophiles, ne supportant aucune remarque. Le couple prend alors la décision de le licencier. Et c’est ce qui fera basculer l’assassin de Pedralbes dans sa folie meurtrière.

Nourri d’un fort ressentiment et motivé par la possibilité de mettre la main sur plus de 15 millions de pesetas, il met en place son plan macabre. Un plan qui avait d’autant plus de chances de réussir que l’homme connaissait parfaitement le manoir et les habitudes de la famille.

Après sa halte à l’Estació de França, il prend la route vers Tarragone, le trajet sur l’autoroute devant servir à lui donner un ticket avec l’heure indiquée dessus, afin de le disculper du crime. Mais l’assassin de Pedralbes, rongé par la culpabilité, fait machine arrière : il se rend au poste de police de Via Laietana et avoue tout. Il demande la présence d’un prêtre afin de se confesser.

Jose Luis Cerveto assassin de PedralbesIl est jugé à Barcelone trois ans plus tard et condamné à la peine de mort pour vols et homicide. Entre temps, la peine de mort étant abolie par l’Espagne, son jugement est transformé en 30 ans de prison, dont il n’effectuera que 13 ans. En 1988, peu de temps après sa sortie, il est de nouveau mis en cause par la police pour des affaires d’abus sexuels sur mineurs. Lors du procès, il déclarera souffrir de « pulsions sexuelles incontrôlables ».

Il ne sera jamais condamné pour ces faits, et sera par ailleurs invité à la télévision espagnole dans les années 2000 pour raconter son histoire. Il est aujourd’hui libre et a 82 ans.

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