De nombreux graffitis invitant les touristes à « rentrer chez eux » ont fait leur apparition à Gràcia, en début de semaine, alors que le quartier inaugurait sa festa major. Un symbole du retour à la vie d’avant-Covid, pas forcément positif pour tout le monde à Barcelone.
Photos : Louise Garcia/Equinox
Alors que la festa major de Gràcia bat son plein, la tourismophobie s’est jointe à la fête. Ce lundi 15 août, jour de l’ouverture des festivités, le quartier barcelonais s’est réveillé taché de nombreux graffitis incitant les touristes à « rentrer chez eux », en anglais (‘Tourists go home’).
L’apparition soudaine de ces tags, qui n’ont pas encore tous été nettoyés, ne sont qu’une preuve physique de ce qui allait certainement resurgir à Barcelone, après deux ans de pandémie : la tourismophobie, c’est-à-dire la haine ou plutôt la peur des touristes. Car si la crie sanitaire a vidé la capitale catalane de son flot de touristes, il ne faut pas oublier que les années précédentes, la haine envers les touristes était forte.
Foules dans les rues du centre-ville, augmentation des prix des loyers, gentrification, fermeture des petits commerces locaux en faveur des boutiques de souvenirs, saleté… Le tourisme de masse qui a frappé Barcelone et revient en force cet été 2022 a des conséquences néfastes pour beaucoup d’habitants, et les fêtes populaires du quartier de Gràcia en sont un bon exemple.
La festa major revient à ses habitudes d’avant-Covid, sans limitation d’affluence, et attire d’autant plus de touristes que l’activité de l’aéroport de Barcelone a repris normalement. Une preuve en est la longueur des files d’attente pour découvrir les rues décorées de Gràcia, ce lundi, alors que l’édition 2021 n’avait pas connu le phénomène. Barcelone reprend ses habitudes, les touristes aussi, et la tourismophobie n’en fait pas moins.
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