Taux de natalité au plus bas, vieillissement de la population, départ des jeunes adultes de la capitale catalane… Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette baisse du nombre de résidents à Barcelone, accentuée par la crise du Covid.
Photo : Clémentine Laurent/Equinox
Ils sont plus de 130 000 à avoir quitté Barcelone en 2021 pour déménager majoritairement vers le reste de la Catalogne, ou pour s’installer dans une commune rurale du reste de l’Espagne. Ils ont en moyenne entre 25 et 44 ans, et nombre d’entre eux sont parents de jeunes enfants. Plus de la moitié ne sont d’ailleurs pas nés dans la capitale catalane, mais l’ont rejoint plus tard. Voilà le profil type de l’émigrant barcelonais, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour la 2ème plus grande ville espagnole.
176 nationalités cohabitent à Barcelone, et près des trois quarts des nouveaux arrivants sont nés à l’étranger. Et ce sont sur eux que la capitale catalane compte depuis plusieurs années pour maintenir son taux de natalité au-dessus de son taux de mortalité. Argentins, Colombiens et Pakistanais en tête, ces groupes d’immigrés participent au renouvellement de la population… Mais ce sont également eux qui quittent le plus la capitale catalane depuis deux ans.
Plus de décès que de naissances à Barcelone
Loyers trop élevés, recherche d’une meilleure qualité de vie, volonté de quitter la ville pour la campagne.. Les raisons qui poussent les résidents à s’établir ailleurs sont multiples. Avec une diminution de 1,2 % de sa population, c’est le flux le plus important enregistré par la capitale catalane depuis plus d’un siècle.
D’autant que le nombre de personnes venues s’installer ne permet par de compenser le nombre de sorties. La ville a donc un solde migratoire négatif, qui est cependant typique des sociétés développées. Résultat : Barcelone a enregistré en 2021 son taux de natalité le plus bas depuis 1939. Et dans le même temps, l’âge moyen de sa population a atteint un chiffre historiquement élevé, celui de 44,2 ans.
Photo : Clémentine Laurent/Equinox
Et si l’on regarde dans le détail, certains quartiers sont beaucoup plus touchés que d’autres. Ciutat Vella, le quartier le plus touristique, est de loin celui que l’on quitte le plus avec celui de Nou Barris, qui pâtit d’une mauvaise réputation. À l’inverse, Sarrià Sant-Gervasi et Sant Martí, qui comptent parmi leurs résidents les populations les plus aisées, enregistrent les taux de départ les plus faibles.
Alors qu’un logement sur trois est habité par une personne seule et que les familles ne comptant qu’un seul enfant sont de plus en plus nombreuses, Barcelone est une ville vieillissante, qui peine à renouveler sa population malgré la présence importante d’immigrants en son sein. Un problème qui persiste depuis plusieurs années et qui inquiète pour le futur de la ville.