La conversation est un art. Un art qui a ses quelques règles, à Barcelone, pour que l’on ne vous différencie pas des locaux.
Photos : Clémentine Laurent/Equinox
Dans l’ascenseur, à la pharmacie, à la boulangerie… Les Barcelonais pratiquent l’art de la conversation un peu partout. Autant d’occasions de pratiquer son castillan ou son catalan, pour les expatriés français. Mais voici quelques règles de base pour s’adapter à la façon de parler “à la barcelonaise”.
Parler castillan… ou catalan
En principe, tous les Barcelonais parlent et castillan (c’est-à-dire espagnol d’Espagne) et catalan, car ils ont appris les deux langues à l’école. Chacun utilise plus une langue que l’autre dans son quotidien, et dans les petites villes de Catalogne, le catalan prédomine largement. Mais à Barcelone, avec la grande communauté de non-catalans (Espagnols, immigrés, touristes), le castillan est un peu plus utilisé que le catalan dans la vie courante.
Commencer la conversation avec un Barcelonais en castillan est donc très bien, néanmoins l’interlocuteur sera sans doute heureux d’entendre un expatrié français faire l’effort de lui parler en catalan.
Dire “bon dia”
Bien que le “hola” traditionnel passe très bien, que ce soit en castillan ou en catalan, il est un peu facile. Pour se fondre dans la masse, le “bon dia” est bien plus efficace pour saluer les locaux. Attention, après le déjeuner, dans l’après-midi, on dira plutôt “bona tarda”. Dans tous les cas, même lorsque la conversation se fait en castillan, placer quelques mots en catalan est une habitude très Barcelonaise.
Dire “adéu”
Après avoir placé son “bon dia”, il est de coutume de se dire au revoir avec un “adéu” (littéralement ‘adieu’). Ce mot est d’ailleurs même encore plus utilisé que “bon dia”, à tel point que tous les Barcelonais, catalanophones ou non, l’utilisent. Il y a aussi une variante, “que vagi bé” ou “que vaya bien”, littéralement “que tout aille bien”, aussi très utilisée.
Ne pas vouvoyer
Castillan et catalan, même combat : on ne vouvoie que très rarement en Espagne. Les inconnus dans la rue, commerçants, professeurs, médecins… reçoivent tous le tutoiement, il faudra donc bien souvent faire la conversation en tutoyant directement l’interlocuteur. Une seule exception : les personnes âgées, que l’on préfère vouvoyer, ou les personnes très importantes comme la maire, le président ou le roi (et à ce moment-là, ce n’est plus du “vous” mais du “Sa Majesté”).
Utiliser “vale” ou “ya”
Que se soit en catalan ou en castillan, les mots très courts comme “vale” (‘ok’) ou “ya” (‘bien sûr’) sont un tic de langage pour beaucoup de monde à Barcelone. Dans les discussions entre locaux, on entend forcément au moins un des deux. Il existe bien d’autres mots de ce genre, à tel point qu’on pourrait en faire un bingo.
Parler de la pluie et du beau temps
À Barcelone, les conversations typiques à la boulangerie ou quand on croise un voisin dans les escaliers sont souvent un peu futiles. On se salue, on parle de tout et de rien, comment vont les enfants, il y a des travaux dans la rue en ce moment, et voilà. Une habitude qui permet surtout d’entretenir une bonne relation avec les gens, là où des Français préféreraient peut-être ne rien dire, par manque de temps ou par peur de déranger.
Se plaindre de la chaleur
Dans la conversation, puisque les Barcelonais parlent souvent de tout et de rien, le sujet de la chaleur revient souvent : “Qu’est-ce qu’il fait chaud, cette année ! -Oui, l’année dernière ce n’était pas pareil”. Sinon, il y a aussi en stock le bon vieux sujet des touristes à Barcelone, également très fréquent durant la période estivale : “Dis donc, qu’est-ce qu’il y a comme touristes ! On ne peut plus marcher tranquillement dans la rue. -Oui, ça va redevenir comme avant le Covid…”.
Éviter de parler de politique
Ce n’est pas que les Barcelonais n’aiment pas parler de politique. Au contraire, la gestion de la mairie d’Ada Colau revient souvent sur la table, surtout lorsqu’on parle du tourisme, des voitures, de la pollution, des travaux… Mais quand on ne connaît pas bien son interlocuteur et qu’on veut que tout se passe bien, mieux vaut ne pas aborder le sujet pour éviter de mettre les pieds dans le plat. C’est un conseil d’ami pour maintenir de bonnes relations avec ses voisins Barcelonais.
Utiliser l’index
Alors qu’en France, pour demander une baguette à la boulangerie on lèvera le pouce, il existe une autre façon de le faire en Espagne : utiliser l’index. Bien que les deux formes sont utilisées dans le pays, utiliser l’index pour dire « 1 » lors d’une conversation avec un Barcelonais aura un effet bien plus « espagnol ».
Élever un peu le ton de la voix
Un automatisme pour les Barcelonais, et même pour les Espagnols en général, on le sait (et cela s’explique même ici). Lors d’une conversation avec un Barcelonais, il convient d’élever un peu la voix, mais en général cela vient naturellement car le ton de la langue l’exige. Avec un peu de pratique, on finit par se fondre dans la masse et avoir les mêmes habitudes de langage que les Barcelonais.
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