À Barcelone, presque 3 femmes sur 4 ont déjà vécu une agression ou des violences sexistes dans leur vie. Un chiffre glaçant qui interroge sur la sécurité de la ville pour les femmes.
Vendredi dernier, une jeune fille a été violée sur la plage de Barcelone. Un fait-divers qui remet en avant la question de l’insécurité dans la ville catalane, en particulier pour les femmes.
Les Barcelonaises ont d’ailleurs accordé la note de 6 sur 10 concernant la sécurité de leur ville, selon le rapport de la mairie. Un ressenti global plutôt moyen d’autant plus que 72,3 % des femmes de Barcelone ont déjà été agressées ou violentées sexuellement, selon le rapport El Género en Cifras de 2019 réalisé par la mairie.
Barcelone, ville pionnière ?
Pourtant la mairie affirme que « Barcelone est une ville pionnière pour la sécurité des femmes”. L’équipe municipale menée par Ada Colau, “la première maire femme et féministe” comme elle se décrit, tente de mettre en place des changements et des mesures en direction des femmes. Aujourd’hui, près de 850 entités et groupes féministes œuvrent pour l’égalité des sexes à Barcelone, que ce soit à travers l’éducation, le sport, l’emploi, la culture ou l’accompagnement des victimes de violences sexistes.
La ville mise également sur un espace public plus sécurisé avec des rues plus éclairées ou par des aménagements pour limiter les “angles-morts”, lieux peu exposés et peu visibles.
Les transports en commun, point noir de la ville
La présidente de la TMB, Laia Bonet, a déclaré dans le journal El Mundo que “les transports publics de Barcelone doivent être un espace sûr et accueillant pour les femmes, qui en sont la majorité des utilisatrices”. En effet, elles représentent 60% des usagers, mais c’est dans les transports en commun que les cas de harcèlement sont le plus signalés. Les jeunes femmes âgées de 16 à 29 ans sont les plus touchées, puisque 91,6 % des Barcelonaises de cette tranche d’âge ont déjà été victimes de harcèlement dans les transports de la ville.
Ce problème n’est pas propre à Barcelone, comme le concède la mairie « il existe encore des problèmes, mais c’est comme dans toutes les autres villes”. En effet, à Paris par exemple, plus d’une femme sur deux (54 %) a peur dans les transports en commun, selon une enquête sur le sentiment d’insécurité en Île-de-France de 2019.
La question de la sécurité des femmes à Barcelone, notamment celle de l’harcèlement sexuel dans les transports, est perçue comme “un problème social, fréquent et grave” par les habitants de la ville, selon une enquête de la région.
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