Quelles conséquences pour la Catalogne dans le conflit entre l‘Espagne et l’Algérie ? Éléments de réponses.
L’Algérie a rompu ses relations avec l’Espagne. Des représailles en raison du soutien par le gouvernement espagnol de l’initiative marocaine d’autonomie pour la résolution du différend lié au dossier du Sahara occidental. À la fois partenaire de l’Espagne et rival du Maroc, l’Algérie a vécu l’épisode comme une profonde humiliation. L’Algérie est un soutien historique de la cause sahraouie et plaide depuis des décennies pour l’organisation d’un référendum sous l’égide de l’ONU. Pour Alger, en soutenant le gouvernement marocain, Madrid a perdu son statut d’État-pivot et de puissance d’équilibre. Les produits espagnols sont déjà victimes d’un boycott sur le marché algérien.
Quelles conséquences pour la Catalogne ? Elles sont minimes. Effet, la Catalogne exporte ses produits à destination de l’Algérie à hauteur d’une valeur de 634 millions d’euros par an. Mais cela ne représente qu’un modeste 0,8 % du total des exportations catalanes. Quatre secteurs qui se distinguent : les manufactures, l’automobile, les biens d’équipement et l’alimentation.
Beaucoup d’importations
Si la Catalogne exporte peu, elle importe beaucoup d’énergie, gaz et pétrole, en provenance d’Algérie. En 2021, la Catalogne importait 59 % de son gaz via l’Algérie. Les importations catalanes en provenance de ce pays ont atteint leur maximum historique en 2008 avec 1,6 milliards d’euros.
La diplomatie espagnole est à l’oeuvre pour que l’Algérie ne coupe pas le gaz à l’Espagne. Un scénario catastrophe, qui pour le moment, n’est pas sur la table. Si Alger est en colère, elle agit avec prudence. Dans le cadre du boycott des produits espagnols en Algérie, le gouvernement n’a pas reconnu officiellement un embargo. Si Alger fait les choses en douce, c’est de peur d’être épinglé par l’Union européenne pour avoir violé l’accord commercial signé en 2005. Le gouvernement espagnol a d’ailleurs menacé en fin de semaine d’attaquer en justice l’Algérie pour discrimination devant le comité Union Européenne-Algérie.