L’Espagne rentre dans le club des pays financés par le Qatar.
Association stratégique. C’est par ce vocable que le Qatar annonce une nouvelle ligne de financement pour l’Espagne. En déplacement officiel à Madrid depuis le début de la semaine, l’Emir Tamim ben Hamad Al Thani a promis 450 milliards d’investissements qataris en faveur de l’Espagne. Ce qui fait entrer Madrid dans le club très fermé des pays soutenus financièrement par cette dictature. L’Espagne rejoint ainsi la la France, les Etats-Unis, l’Italie, le Japon et la Chine. Al Thani n’a pas précisé dans quel domaine son pays allait investir mais les transferts de fonds se feront via une société semi-publique en partenariat avec l’institut bancaire Cofidis.
Le gaz au coeur de l’alliance
Les intérêts financiers entre le Qatar et l’Espagne ne sont pas totalement une nouveauté. Les deux pays sont unis par le gaz. Jusqu’en 2019, le Qatar était le second fournisseur de gaz naturel en Espagne. Le Covid a ralenti les choses, mais le pays livrera 110 millions de tonnes de gaz à l’Espagne en 2024. Avec en arrière-plan, la volonté espagnole de se détacher au maximum de la Russie, même si elle en est beaucoup moins dépendante que les autres pays européens.
L’Emir a effectué, entre lundi et jeudi, une tournée triomphale dans tous les lieux de pouvoir espagnol. La Maison royale, le Parlement, le Sénat et une rencontre avec le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez. L’occasion pour Tamim ben Hamad Al Thani de saluer la solidité de l’économie espagnole et ses liens d’amitié avec l’Espagne.
Cette visite laisse toutefois un arrière-goût amer pour les défenseurs des droits de l’Homme. L’Emir a foulé le sol madrilène avec l’une de ses trois épouses officielles. Dans un communiqué, le gouvernement espagnol défend ses bonnes relations avec son ami qatari affirmant qu’il est possible d’évoquer avec lui tous les thèmes même ceux touchant les droits de l’Homme. D’ailleurs, l’exécutif fait remarquer que l’organisation internationale du travail a salué les progrès réalisés par le Qatar. Tout en reconnaissant du bout des lèvres qu’il y a encore du chemin à parcourir pour la monarchie qatarie.