Dénicher une colocation à Barcelone est devenu un véritable calvaire, et ce n’est pas récent. Mais pourquoi est-ce aussi difficile de s’installer à Barcelone ? Comment ne pas se faire avoir ?
Vivre en colocation à Barcelone est devenu la norme depuis quelques années. Contrairement aux autres métropoles, comme Paris et ses fameuses chambres de bonnes sous les toits, Barcelone ne possède que très peu de studios ou d’appartements individuels. Ayant, à l’inverse, beaucoup de grands appartements, conçus pour des familles, la colocation est donc très vite devenue la seule solution pour les nouveaux arrivants.
Mais cette demande de logements partagés reste considérablement supérieure à l’offre proposée dans la ville catalane. “Ce problème persiste depuis au moins 10 ans”, affirme Jean-Bernard Mattiuzzo, agent immobilier à Barcelone. Selon lui, le tourisme a sa part de responsabilité dans l’instabilité du marché, car “les propriétaires préfèrent louer à la semaine ou au mois pour des touristes, c’est beaucoup plus rentable”.
Ce grignotage du marché immobilier par les logements touristiques est contesté par Enrique Alcántara, président de la APARTUR, (Association des Appartements Touristiques de Barcelone). Selon lui, “les appartements touristiques représentent seulement 1% des logements à Barcelone”. En 2017, la mairie de Barcelone a notamment instauré un programme spécifique pour limiter les logements à destination des touristes, le PEUAT (Plan Especial Urbanístico de Alojamientos Turísticos de Barcelona) visant à interdire ou limiter les nouveaux logements touristiques. Et si la ville de Barcelone confirme qu’il n’existe que 9600 logements estivaux, sur un total d’environ 1 million de résidences, beaucoup restent perplexes. Depuis la pandémie de Covid-19, “les propriétaires barcelonais tentent de devenir plus lucratifs qu’auparavant en proposant leurs logements aux touristes, à des prix beaucoup plus élevés”, affirme l’agent immobilier Jean-Bernard Mattiuzzo.
Des colocations pas toujours très « clean »
Des semaines, parfois des mois, de recherches, de refus, de méfiance par peur de se faire arnaquer, ou de mauvaises surprises une fois installé, la colocation n’est pas aussi idéale que le montre L’Auberge espagnole. Film culte des années 2000, beaucoup de Français, comme Xavier, interprété par Romain Duris, se sont laissés tenter par la colocation et passent un séjour qui fait rêver.
Aurore, résidente de Barcelone depuis 6 ans, a vécu plusieurs mois en colocation, mais affirme ne plus jamais vouloir vivre ça de sa vie. Une cohabitation difficile, “c’était sale, pire que des toilettes d’une station service”, “il [son colocataire] ne nettoyait jamais derrière lui, le pire porc que j’ai jamais vu”. Aujourd’hui, la jeune femme “préfère mettre le prix pour un loyer que de revivre une colocation”.
Si certains ont fait une croix sur le logement partagé, d’autres n’ont même pas eu la peine de la vivre qu’ils n’en voulaient déjà plus. Salomé a loué un appartement via une annonce Facebook, mais « n’a jamais vu l’appartement de sa vie« . Après avoir versé la caution d’avance, le compte a disparu et elle n’a jamais eu de nouvelles. Un cas loin d’être unique, puisqu’il s’agit d’arnaques fréquentes concernant les logements de Barcelone. Jean-Bernard Mattiuzzo explique cela par “un manque de contrôle et de cadre défini qui laisse la porte ouverte à n’importe qui pour louer des logements”.
Pour une colocation plus sereine et sécurisée, l’agent immobilier conseille de toujours se renseigner sur la société ou le profil du vendeur avant de verser une somme. Il est aussi important de demander un maximum de photos et un appel vidéo en direct pour montrer le logement, et pourquoi pas contacter directement les autres colocataires du logement convoité.
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