Située en 26ème position des villes les plus écologiques au monde, Barcelone n’est pas une élève modèle en la matière mais tente de faire bonne figure.
38 millions d’euros : c’est la somme qu’a dédié la mairie de Barcelone pour une « planification urbaine verte ». Ce projet intervient dans le cadre du Plan Climat 2018-2030 mis en place par la Mairie de Barcelone, qui s’est fixée l’objectif de réduire ses émissions de gaz à effets de serre de 45% d’ici 2030. L’objectif est de développer les espaces naturels et combattre les moyens de transports polluants. Avec ses nombreux parcs, dont le parc de Montjuïc et “le poumon vert” de Collserola, la ville de Barcelone est composée à un tiers d’espaces verts selon Barcelona Turisme.
Pour améliorer davantage le bien-être de ses habitants, la capitale catalane développe aussi les “superblocs”. En regroupant 8 à 9 pâtés de maisons en mini-quartiers, les voies intérieures au superbloc deviennent piétonnes et interdites aux véhicules. Très développé dans d’autres petites villes d’Espagne, Barcelone a instauré ce concept à partir de 2016 dans le quartier de Poblenou et a ensuite élargi à toute la ville. Depuis janvier 2020, la mairie a également instauré des zones à faibles émissions d’environ 95 km², où seuls les véhicules dotées d’une vignette environnementale DGT peuvent circuler. Cette diminution du trafic routier en centre-ville “doit s’accompagner d’une carte de transports en commun extrêmement dense et complète, ce qui est parfaitement le cas de Barcelone” affirme Arnaud Diemer, professeur et spécialiste en Sciences durables. D’ailleurs, la compagnie de transports en commun TMB a mis en exercice le premier bus à hydrogène zéro-émission. D’ici 2025, l’entreprise prévoit d’intégrer 508 nouveaux bus à énergies propres.
Premier bus hydrogène de TMB à entrer en fonction à Barcelone. Photo :
L’objectif final serait donc de fermer le cœur de Barcelone à la circulation automobile pour améliorer la qualité de l’air et garantir qu’aucun résident ne se trouve à plus de 200 mètres d’un espace vert.
Un projet vert qui n’est pas sans points noirs
Malgré toutes ces mesures vertes, Barcelone n’est qu’en 26e position parmi les villes les plus écologiques du Monde, selon l’Index Cities in Motion de l’IESE 202. Juste derrière Madrid, la capitale catalane reste tout de même loin de ses homologues européens comme Londres, qui occupe la 1ère place, Paris, la 3ème place, ou encore Copenhague, Berlin et Amsterdam, toutes les trois dans le top 10. En effet, le niveau de pollution à Barcelone n’est pas conforme aux recommandations de l’OMS, avec 98% de la population exposée aux particules fines.
L’augmentation des espaces verts en centre-ville n’a pas que des bienfaits. Selon Arnaud Diemer, “si le centre-ville devient plus agréable, il va forcément attirer plus de personnes et les prix de l’immobilier exploseront”. Cela pourrait donc engendrer des inégalités d’accès aux espaces verts. “Il y un risque que les villes vertes oublient la périphérie et rejettent la mobilité polluante à l’extérieur du centre-ville, ce qui n’est pas une bonne chose” affirme le spécialiste en Sciences durables.
Concernant la gestion des déchets, Barcelone reste assez assidue même si cela n’est pas son point fort, « je connais Barcelone comme une ville qui a souvent des difficultés pour gérer sa collecte de déchets, comme beaucoup de villes du sud » affirme l’expert.
“Barcelone, ville où il fait bon vivre”
Certifiée ville Biosphère, Barcelone tente tout de même d’aller vers le durable. Grâce à sa position géographique favorable et son climat méditerranéen, « Barcelone se situe dans les 15 villes où il fait bon-vivre, si l’on prend en compte un ensemble de critères environnementaux, politiques, économiques et culturels » affirme Arnaud Diemer. L’élève moyenne de l’écologie a donc encore du chemin à parcourir si elle veut devenir la Barcelone verte tant attendue.