Message d’avertissement de l’Algérie envers l’Espagne concernant le projet d’envoyer du gaz vers le Maroc.
La guerre du gaz continue en Espagne avec la rivalité entre l’Algérie et le Maroc qui ajoute une nouvelle équation au problème. Pour rappel, 43% du gaz importé en Espagne provient de l’Algérie, ce qui offre une relative autonomie face à la Russie.
L’Espagne entend maintenant utiliser cette réserve pour aider le Maroc, mais le gouvernement algérien refuse que son gaz soit utilisé pour alimenter son voisin. Après un an de brouille avec Rabat et une toute récente réconciliation, le gouvernement espagnol tient toutefois à soigner sa relation avec le roi du Maroc Mohamed VI. « Le Maroc a demandé un soutien pour garantir sa sécurité énergétique basée sur des relations commerciales et l’Espagne a répondu positivement à sa demande », signale la Moncloa dans un communiqué . Dans le même temps, Madrid se souhaite pas un conflit avec l’Algérie et argumente « qu’en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne proviendra d’Algérie ».
L’Algérie menace de couper le gaz de l’Espagne
Le ministre algérien de l’énergie Mohamed Arkab n’en croit pas un mot. Dans un dur communiqué, il affirme avoir été informé « par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe» et que «cette opération interviendra ce jour ou demain». Ce gazoduc Maghreb Europe passant par le Maroc a été fermé par Alger suite à la rupture en août de ses relations diplomatiques avec Rabat, privant ainsi le Maroc du gaz algérien qui transitait par son territoire.
Par conséquent, Alger menace Madrid d’une rupture de contrat arguant du fait que la destination finale de son gaz est l’Espagne et non le Maroc. Avec presque la moitié de son gaz importé venant d’Algérie, une coupure sèmerait le chaos en Espagne. La pression diplomatique dans le triangle Madrid-Alger-Rabat est à son maximum.