Les noms des quartiers de Barcelone sont chargés d’anecdotes souvent méconnues du grand public. Découvrez les histoires des quartiers qui composent la capitale catalane.
El Raval
El Raval est un quartier riche en anecdotes et curiosités. L’un d’eux est sans aucun doute à l’origine de son nom. Il faut aussi se rendre dans la Barcelone médiévale, plus précisément au milieu du XIVe siècle lorsque la peste noire faisait rage parmi la population barcelonaise. Le roi de l’époque, Pedro III, a ordonné la construction de nouveaux murs pour protéger une nouvelle zone de la maladie. Cette aire servait d’approvisionnement alimentaire pour les citoyens et remplissait également la fonction de transfert des malades vers les hôpitaux loin de l’agitation du quartier gothique et de la Ribera. C’est ainsi qu’est né El Raval, qui vient de l’arabe rabat (banlieue ou hors les murs).
01 Photo : Paola de Grenet/Ajuntament
Le Poble Sec
Comment l’un des quartiers les mieux approvisionnés en eau de Barcelone a-t-il pu s’appeler ainsi ? L’histoire est curieuse, triste et a beaucoup à voir avec l’industrialisation de Barcelone. Poble Sec, avant de s’appeler ainsi, était une terre où l’eau qui descendait de Montjuïc était trop abondante. Mais l’industrialisation du XIXe siècle est arrivée, et avec elle les usines de tissage. L’utilisation de l’eau par les usines a commencé à assécher les puits et les gens ont commencé à appeler l’endroit Poble Sec.
Le Poble Sec au début de sa période d’industrialisation
El Born
Le nom du quartier vient des lieux médiévaux où se déroulaient tournois et joutes entre chevaliers. Dans le cas de Barcelone du XIIIe au XVe siècle, les environs de Santa María del Mar étaient fréquemment utilisés pour célébrer toutes sortes d’événements de ce genre, en plus d’autres traditions et fêtes médiévales. Les premiers documents faisant référence aux joutes remontent à 1372. Bien qu’au fil des siècles, les traditions médiévales se sont perdues, le nom est resté jusqu’à nos jours.
La Sagrera
Au XIe siècle, les menaces, injures et agressions des nobles envers les paysans étaient fréquentes. Afin de les protéger, l’abbé Oliva (abat oliba) a conclu un pacte avec les nobles pour la création de zones neutres autour des églises, « les sagreras », où les paysans construisaient des sagrers, de petits bâtiments qui servaient à stocker les récoltes. C’est ainsi que ces petites constructions ont donné le nom du quartier de la Sagrera.
Photo : Wikimedia Commons
El Clot
Clotum Melis était le nom médiéval du Clot de la Mel, une zone de terres agricoles et de ruches située à Sant Martí de Provençals. Le nom « clot » vient du mot « cros » (en bas). Selon les historiens, le quartier a reçu ce nom en raison du grand nombre de cultures qui s’y trouvaient.
Gracia
L’histoire de nom « Gracia » remonte en 1626. Cette année-là, le Couvent des Carmelitas Descalzos est fondée sur les terres du Barcelonais Josep Dalmau, à l’extrémité de l’actuelle Plaça Lesseps. Les pensionnaires du couvent carmélite de Sant Josep (situé auparavant au niveau de l’actuelle Boquería) y ont été transférés. Le nom du couvent a rapidement été rebaptisé en Mare de Déu de Gracia, en mémoire de l’annonciation de l’archange Gabriel. C’est ainsi que le petit village fut nommé Gracia jusqu’à devenir un quartier emblématique de la cité comtale.
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Poblenou
Au début du XXe s, le Poblenou était surnommé la « Manchester catalane ». Toutefois, à ses origines, le quartier était appelée Saint Martin des Provençaux (en catalan : Sant Martí de Provençals). La zone s’est rapidement étendue grâce à l’immigration et l’industrie, jusqu’à devenir la plus importante concentration industrielle de Catalogne. Le quartier accueillait, en effet, des usines de tout type : textiles, métallurgiques, comme Can Girona, dont la cheminée est toujours debout; des usines de farine, de conserve, de chocolat, de liqueurs, etc.
Ce n’est qu’en 1843, que l’expression « Poble Nou » a été utilisée par la future ministre Laureà Figuerola. Dès lors, la zone s’est grandement modernisée. Les cheminées ont laissé la place aux ordinateurs, et les usines, aux nouveaux réseaux. L’expression de Laureà Figuerola a été adoptée jusqu’à devenir le nom de ce quartier barcelonais.
