En Espagne, on ne mange pas que des tapas et de la paella. D’autres plats sont souvent servis, mais moins aux touristes, et l’on comprend pourquoi : certains pourraient les effrayer. Voici les 10 plats espagnols les plus étranges que l’on ne sert jamais aux touristes.
Paparajotes
Seuls les aventuriers de l’extrême se seront rendus au fin fond de la campagne de Murcie pour découvrir ce mets. Et ils auront pensé que les locaux sont fous : ils mangent des feuilles de citronnier !
Les paparajotes sont un dessert très typique de l’intérieur des terres de la région. Les feuilles de citronnier vertes sont enveloppées dans une pâte à base de farine et d’œuf, avant d’être frites dans de l’huile et sucrées.
Photo : Recetas gratis
Un petit secret, que seuls les Murciens connaissent : on ne mange pas la feuille, on croque juste la pâte autour.
Callos a la madrileña
Comme son nom l’indique, il s’agit tout simplement de tripes, normalement des restes de boeuf, que l’on fait mijoter presque une heure avec des morceaux de chorizo (sorte de saucisson), du lard, du boudin, le tout avec quelques épices, du laurier, de l’ail et de la sauce tomate.
Ce “délice” vient tout droit de la région de Madrid, où il est très typique. Végétariens, ce n’est pas un plat pour vous.
Migas
Sans trop s’éloigner de Madrid, la Castille-La Manche a elle aussi son lot de bizarreries culinaires. Entre les nombreux plats à base de morceaux de viande divers, les migas paraissent presque normales. Littéralement “mies de pain”, il s’agit de pain sec qui a trempé plusieurs heures dans de l’eau.
Photo : Dia
On les cuit ensuite avec du chorizo, du lard, un peu d’ail et de l’huile d’olive et on se régale. C’est étrange, mais ce n’est pas compliqué. À tel point qu’il existe d’autres versions des migas, en Andalousie et en Navarre par exemple.
Manitas de cerdo
Un ragoût comme les grands-mères en préparent des dizaines. Les manitas de cerdo sont simplement de la viande mijotée… à la différence qu’il s’agit de pieds de porc (littéralement, “petites mains”). On les fait habituellement cuire avec des légumes comme des tomates, des carottes, des oignons, le tout avec de l’ail, du paprika et de l’huile d’olive.
Selon les recettes, les manitas de cerdo ont au moins l’air d’être simples à préparer. Il faut juste trouver des pieds de porc, c’est simple comme bonjour.
Calçots
Les Français aiment les poireaux, les Catalans encore plus. Ils ont l’habitude de les manger quasiment entiers, sans les couper, en les tenant par les feuilles, et c’est presque une cérémonie dans certaines villes comme Valls.
Photo : Mantel a cuadros
Pour briser le mythe, il s’agit en réalité d’une variété d’oignons très doux et un peu sucrés, plus petits que les poireaux et que l’on mange très tendres. Les Catalans les trempent dans de la sauce romesco, à base de tomate, d’amandes, de poivrons et de pain.
La tradition de la “calçotada”, le fait de manger des calçots en février, est tout de même étrange pour qui ne la connaît pas.
Sangre frita
Le nom du plat est on ne peut plus limpide, et bizarre, pour qui parle espagnol : du sang frit.
Il vient tout droit de la Murcie, précisément de Lorca, connue pour ses élevages porcins.
En général, le sang est acheté solide à la boucherie et coupé en dés, avant d’être cuit à la poêle avec des oignons, de l’huile d’olive et, occasionnellement, de la sauce tomate.
Si ce plat peut sembler dégoûtant, il faut rappeler que les Français ne font pas mieux avec le boudin, à base de sang et de graisse de porc.
Tortilla de ortigas
La tortilla, ce mets espagnol bien connu de tous… Mais sa version aux orties l’est moins. Pourtant, cette plante n’est pas étrangère aux Français, puisqu’elle fait déjà partie de leur gastronomie, avec la soupe d’orties par exemple.
Photo : El viejo Chamartín
Si elle n’est pas très populaire, il est très simple de l’utiliser sans se piquer la langue : il suffit de la faire bouillir dans de l’eau quelques minutes. Les Espagnols (bien que ce ne soit pas un plat très répandu) l’incorporent à la préparation de leur célèbre tortilla. Cette plante compte d’ailleurs de nombreux bénéfices, et elle est facile à trouver. Autant d’avantages pour goûter la “tortilla de ortigas”.
Criadillas de toro
On le sait, “Tout est bon dans le cochon”. Mais dans le taureau ? En Espagne, peut-être bien. En plus de cuisiner ses tripes et sa queue (le célèbre “rabo de toro”), ils mangent aussi… ses testicules, ou “animelles” selon le terme culinaire.
Dans le nord du pays, on les prépare simplement avec de l’ail, de l’huile et un peu de poivre, parfois avec de la sauce et des pommes de terre. On en sert notamment comme tapas dans les restaurants. On comprend donc que le nom du plat ne soit pas vraiment explicite.
Queso llanut
C’est certainement le mets le plus mignon de cet article. Dans la catégorie fromages, la Catalogne a son “Llanut”. Loin d’avoir un aspect répugnant, il ressemble à un petit nuage de coton. Mais il s’agit plutôt d’une pelote de laine.
Photo : Abricoc
À base de lait de brebis, ce fromage a la particularité d’être fermenté entouré de laine de mouton, et pas n’importe quelle laine : celle du troupeau même d’où provient le lait. Attention à bien retirer la laine avant de déguster.
Horchata
L’Espagne ne compte pas que des plats étranges, il y a aussi des boissons, avec en tête la horchata. Et pour la savourer, direction le berceau de la paella : la région de Valence. On y cultive les graines de souchet, ou “chufas”, un petit tubercule totalement inconnu de la cuisine française. On le surnomme le “pois sucré”, et à raison : les Valenciens le transforment en lait végétal au goût un peu fort et sec, mais qui fait des merveilles servi frais durant l’été. Le mieux est de le déguster dans une horchatería, et Barcelone en compte plusieurs. Pas d’excuse pour goûter la horchata.
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