Barcelone est une ville particulièrement saturée de voitures en raison d’un choix urbanistique effectué à la fin des années 60.
85.635 véhicules défilent chaque jour sur la Carrer Aragó qui traverse toute la ville. Avec la Diagonal (et ses 85.000 passages par jour) et la Gran Via, les axes de Barcelone ressemblent plus à des autoroutes urbaines qu’à des boulevards. Barcelone est saturée de voitures, motos, klaxons et pollution.
Mais il n’en fut pas toujours ainsi. Avant les années 60, le boulevard Aragó donnait la priorité aux rails avec un tramway qui reliait les gares de Sants et d’Estació de França.
Le tramway de la Carrer Arago, avant 1962
En 1962, le goudron remplaça la voie ferrée de la Carrer Aragó, offrant à Barcelone le visage enlaidi qui subsiste encore aujourd’hui. Pourtant, le concept d’autoroute urbaine n’était pas encore d’actualité. La Carrer Aragó offrait une circulation dans les deux sens, 2 couloirs à droite et à gauche pour remonter et descendre la ville.
La Carrer Arago à l’époque avec un double sens de circulation (après 1962)
Avec l’inauguration, en 1969, de la voie rapide du Maresme (C32), et celle de Moulins de Reis (B23), le délire urbain a pris tout son sens. Six voies sur Aragó à sens unique pour descendre la ville, et quatre voies sur Gran Via pour remonter Barcelone.
L’énorme trafic routier déferlant des voies rapides C32 et B23, au lieu de contourner la ville, pourrait donc la traverser en passant par Aragó, Gran Via et San Joan. Ainsi, pour éviter un détour et offrir un gain de temps aux automobilistes, les autorités des années 60-70 ont décidé de sacrifier le calme de la cité.
50 ans plus tard, en pleine crise climatique et avec une pollution sonore au-dessus des normes fixées par l’OMS, la mairie d’Ada Colau tente un timide retour en arrière. Une des voies de circulation a été retirée en 2021 sur la Carrer Aragó pour laisser place à une piste cyclable.
Une bien mince avancée pour un Conseil municipal qui a officiellement voté l’état d’urgence climatique de la ville en janvier 2020.
