En cette période de fête, la Catalogne atteint des records liés à la sixième vague Covid. La région enregistre près de 4000 cas positifs par jour et un patient doit, en moyenne, attendre 12 jours pour voir son médecin de famille. Les services d’urgences tirent, eux aussi, la sonnette d’alarme.
Pendant que certains ouvre leurs cadeaux et se retrouvent chaleureusement en famille, d’autres se battent contre une énième vague de la pandémie. En effet, le système de santé tire la sonnette d’alarme due à la crise Covid. La variante Omicron est extrêmement transmissible, ce qui a pour cause une saturation des soins primaires en Catalogne. Les services d’urgences enregistrent aussi une pression plus forte que pendant les vagues précédentes.
Bien que les politiciens minimisent la situation en ne tenant compte que des taux d’occupations de lits dans les hôpitaux, le public crie à l’aide. Les listes d’attente dans les centres de santé se font longues et dans certaines régions les patients doivent attendre plus de dix jours avant d’être traités. Pour faire la part des choses entre l’optimisme des politiciens et l’éventuelle exagération du public, la Société espagnole de médecine familiale et communautaire (SemFYC) a mené une enquête le 20 et 21 décembre. Les résultats sont inquiétants.
Visites médicales
D’après les résultats de l’enquête, un médecin de famille voit près de 50 patients par jour en Espagne, dont plus de 50% en personne. Pendant la première vague le même médecin en voyait 35 par jour. Ce nombre de consultations énorme est due au fait que beaucoup de médecins sont absents, pour cause vacances ou de maladie. Ce sont donc leurs courageux collègues qui allongent leurs heures de travail pour soigner le plus grand nombre de patients possible et afin de raccourcir de temps d’attente pour un rendez-vous. Celui-ci est d’environ 5 jours en moyenne en Espagne, et de 12 jours en Catalogne.
Une des conséquence négative de la saturation des centres de santé est le retard de diagnostics. Les soins primaires liés au coronavirus entraînent une perte de diagnostics dans plus de 50% des pathologies chroniques et jusqu’à 40% dans les cancers.
Le directeur du service de soins primaires (SAP) de Barcelonès Nord et Maresme, Joaquim Verdaguer, défend cependant que les consultations Covid sont prises en charge le jours même. Il admet quand même que le temps de réponse est de 48 heures et que les problèmes de santé se résolvent généralement dans les 5 jours suivants. D’après lui les soins primaires auraient doublé en deux semaines, malgré une structure de personnel inchangée. La pression sur ces derniers se fait également ressentir. Selon le syndicat Catalan des infirmières, le personnel soignant est fatigué, autant physiquement que mentalement. Les visites médicales de ses membres pour cause de problèmes de santé mentale ou de dépendance auraient augmenté de 56% depuis 2020.
Le calme du côté politique
La nouvelle vague se manifeste également dans le nombre de cas testés positifs par jour. Ces taux élevés sont relativisés par, entre autres, David Arribas, médecin au CAP Manso à Barcelone. Il explique que la positivité plus élevée dans les centres de santé en Catalogne peut être due au fait que davantage de tests y sont effectués et que l’Omicron y est arrivé plus tôt que dans les autres régions.
Malgré ces chiffres, les politiciens restent calmes. C’est pourquoi le SemFYC demande au gouvernement espagnol de publier des statistiques sur l’activité des soins primaires, afin de rendre la situation plus visible. La Catalogne publie déjà ces statistiques, ce qui donne une idée plus réaliste de l’impact de la crise. Pour l’instant les données du le ministère de la santé ne reflètent que le nombre de personnes admises dans les services et unités de soins intensifs qui, grâce à la vaccination, n’est pas si dramatique.
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