L’affaire est révélée par le pure-player El Español : le ministère de l’Intérieur offre des primes aux directeurs de prison qui libèrent les détenus.
Dans une interview accordée à une publication pénitentiaire en 2019, Ángel Luis Ortiz González, le directeur des prisons espagnoles, annonçait la couleur : « l’augmentation exponentielle des remises en liberté provisoire est un objectif prioritaire pour le gouvernenent espagnol ».
Selon des documents filtrés ce week-end par le pure-player El Español (disponibles ici), le ministère de l’Intérieur offre des primes aux directeurs de prison favorisant l’accès des détenus à la liberté provisoire. Pour verser les primes, le ministère, selon les documents publiés, a mis en place un « indice de qualification ».
Dans les prisons où au moins 60% des détenus bénéficient d’une remise en liberté provisoire, l’établissement obtient 2 points. Dans le cas où le contingent de détenus libérables se situe entre 40% et 60%, la maison d’arrêt reçoit 1,5 point. Si entre 20% et 40% de la population carcérale est libérable, la prison obtient une note de 1. Les autres reçoivent un zéro pointé. Les primes versées aux directeurs des prisons sont calculées sur cet indice et peuvent monter jusqu’à 2000 euros annuels.
Bien évidement, la mise en liberté provisoire de délinquants et de criminels ne se fait pas de manière anarchique. La personne doit avoir réalisé au moins 25% de sa peine et doit rester derrière les barreaux au moins un an.
Le condamné doit aussi faire preuve de repentir. La direction de la prison doit émettre également un avis positif ou négatif sur cette remise en liberté, mais la décision est finalement émise par un juge. Actuellement la moyenne de remise en liberté provisoire des détenus en Espagne est de 18%.