L’ex-président catalan, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, a été arrêté ce jeudi soir à son arrivée en Sardaigne.
C’est son avocat Gonzalo Boye qui a révélé ce soir l’information sur Twitter : Carles Puigdemont a été arrêté à 21h40 ce soir à l’aéroport d’Alghero en Sardaigne, où il se rendait en tant qu’eurodéputé. La police italienne a procédé à son identification dès sa sortie de l’avion avant de l’arrêter. Il sera remis demain matin à la justice italienne qui décidera de sa remise en liberté ou de son extradition vers l’Espagne.
Comme l’ensemble du gouvernement catalan, Carles Puigdemont est poursuivi pour la tentative de sécession de 2017. Parti vivre en Belgique quelques jours après la déclaration d’indépendance, il ne s’était jamais présenté aux convocations de la justice espagnole. Le Tribunal suprême avait lancé un mandat d’arrêt européen en 2019 mais Carles Puigdemont, alors élu au parlement européen, bénéficiait de l’immunité parlementaire. Le Tribunal général de l’Union européenne a finalement décidé de lever cette immunité le 30 juin dernier.
Mauvais timing pour les négociations
Carles Puigdemont voyageait à Alghero, ville catalanophone, pour assister à un festival rendant hommage au folklore catalan et pour rencontrer des élus indépendantistes. Il devait y être rejoint par la présidente du parlement Laura Borràs et la ministre catalane aux Affaires étrangères Victoria Alsina. La semaine dernière, le leader indépendantiste s’était rendu à l’Assemblée nationale française pour y rencontrer des députés de la France Insoumise et du groupe nationaliste corse Liberté et Territoires. En 2018, il avait déjà été arrêté, par la police allemande cette fois. Incarcéré durant 12 jours, il avait été remis en liberté et était rentré en Belgique.
Si le président catalan Pere Aragonès a fermement condamné l’arrestation, le gouvernement espagnol n’a encore fait aucun commentaire. L’événement, aussi surprenant qu’inattendu, met à mal les tentatives de rapprochement initiées par les deux exécutifs la semaine dernière autour d’une première table de négociations. L’association indépendantiste ANC a déjà convoqué une manifestation demain matin devant le consulat d’Italie à Barcelone.