Le Comité du Champagne français dénonce depuis quatre ans ‘Champanillo’, une chaîne de bars de Barcelone, considérant leur nom comme trop ressemblant au mousseux français.
C’est presque le combat de David contre Goliath. À Barcelone, une chaîne de bar à tapas est attaquée en justice depuis 2017 par le Comité interprofessionnel du vin de Champagne. La raison ? Le nom des établissements, ‘Champanillo‘, selon le comité bien trop ressemblant à leur vin à la appellation d’origine protégée.
Après un raté de la plainte auprès de la justice barcelonaise en 2018, le Comité avait élevé sa plainte au Tribunal de justice de l’Union européenne, qui a rendu son jugement ce jeudi 9 septembre. Verdict : « l’évocation’’ […] n’exige pas […] que le produit bénéficiant d’une AOP et le produit ou le service couvert par le signe litigieux soient identiques ou similaires ».
Photo : Champanillo Facebook
En d’autres termes, l’évocation simple du champagne faite par le nom « Champanillo » ne suffit pas à interdire ce nom, puisque le consommateur n’attribue pas forcément le nom avec la dénomination d’origine protégée du champagne français.
La justice de Barcelone tranchera
Même si le tribunal européen ne tranche pas et renvoie la balle à la justice de Barcelone, le propriétaire de ‘Champanillo’ et son avocat sont confiants, étant donné que c’est ce même tribunal qui avait jugé la plainte irrecevable en 2018.
« J’ai bien espoir que la justice me donne raison et que je puisse conserver le nom de ‘Champanillo’ pour mes établissements », affirme David Iglesias à Equinox. « Au final, le nom ‘Champanillo’ pour une chaîne de bars à tapas et le champagne, ça n’a rien à voir ! Je suppose que c’est seulement de la jalousie. »
Champagne versus cava, la lutte historique
Les producteurs de champagne français ont toujours défendu, historiquement, le nom de leur vin. Si le cava espagnol est né en 1872 à Sant Sadurní d’Anoia, il est pendant longtemps considéré comme un « champán » et suit la même méthode d’élaboration que le mousseux français, la « méthode champenoise ».
Mais dans les années 1960, la France demande à éliminer l’appellation « champán » en Espagne pour protéger son vin ; le « pétillant » espagnol prend alors définitivement le nom de « cava », fermement installé au point d’obtenir sa propre appellation d’origine protégée par l’État espagnol en 1991.