Reconnaissable par sa couleur rouge et sa forme de chaussette, la barretina est sans aucun doute l’un des symboles catalans les plus populaires. Comment ce couvre-chef est-il devenu un symbole de la région ?
Difficile de la rater lors des fêtes traditionnelles catalane, la barretina est sur toutes les têtes. Enfants et adultes se coiffent de ce bonnet en laine rouge vif pour perpétrer une tradition vieille de près de 400 ans. La barretina serait inspirée du bonnet phrygien, symbole de la révolution française.
On la retrouve principalement dans les folklores de régions chrétiennes de la Méditerranée comme en Provence, en Sicile, en Corse, à Valence ou encore en Catalogne. Dans le nord-est de la péninsule ibérique, les habitants auraient commencé à la porter entre 1565 et 1665.
La barretina, un symbole puisé chez les marins
La bonnet de laine rouge a longtemps été porté par les mariniers. La première représentation graphique connue du chapeau a été dessinée par le cartographe majorquin Jafudà Cresques. Sa carte de navigation montrait le bateau du skipper majorquin Jaume Ferrer, dans lequel tout l’équipage portait un chapeau ressemblant à la barretina entre 1375 et 1377. Dans les îles Baléares et à Minorque, le bonnet rouge était également très répandue chez les marins, mais aussi chez les agriculteurs. Selon les documents de l’époque, le port de la barretina a commencé à se raréfier au début du XXe siècle.
Re-popularisée par les fêtes traditionnelles
La barretina a commencé à tomber en désuétude au cours du XXe siècle, surtout dans les zones urbaines où il a été remplacé par d’autres couvre-chef comme la casquette. Toutefois, des personnalités publiques ont re-popularisé le chapeau au XXe siècle comme Jacint Verdaguer et Salvador Dalí. Ensuite, le bonnet rouge a été repris par les Catalans jusqu’à en devenir un symbole des événements folkloriques, tels que les danses de la sardane, les figurines de la crèche de Noël, des pièces de théâtre anciennes ou encore le caganer.