L’attrait de Barcelone est connu de tous. Des voyageurs du monde entier y viennent pour se délecter de la douceur catalane et d’autres s’y installent, sans pour autant maîtriser les langues locales. Quelles difficultés rencontrent-ils ? Est-ce possible de vivre à Barcelone sans parler espagnol ni catalan ? Réponse.
« Sans parler espagnol, m’installer à Barcelone me semblait impossible », Anne-Laure 43 ans, a décidé il y a plus d’un an d’emménager dans la capitale catalane. Malgré ses appréhensions et le frein que pouvait constituer la non-pratique des langues locales, la Française, séduite par le charme de la cité comtale, y a quand même déposé ses valises : « Barcelone est une ville que j’ai toujours aimée, elle a une énergie incroyable. » Une attractivité qui en a conquis plus d’un.
Gabriel, 27 ans, a également choisi de venir vivre à Barcelone avec son épouse. Ce Guinéen maîtrise la langue française, anglaise et russe, mais ne parle pas espagnol. Là encore, la douceur de la ville méditerranéenne a beaucoup joué. « Il y a 7 ans, mon épouse russe a voyagé à Barcelone et elle avait adoré. On vivait à Saint-Pétersbourg, quand l’occasion de venir ici s’est présentée, on a tout de suite foncé. » Dès leur installation, les néo-Barcelonais ont été marqués par le côté cosmopolite de la ville, mais aussi par la présence d’une grande communauté française, facilitant alors leur intégration.
Forte communauté française à Barcelone
Selon les chiffres officiels du Quai d’Orsay et les registres espagnols 2019, la province de Barcelone compte le plus grand nombre de Français en Espagne avec plus de 25.000 inscrits dans les registres municipaux, 20.000 sur les registres consulaires, soit entre 35.000 et 40.000 Français.
Il est donc très fréquent d’entendre des bribes de conversations françaises dans les rues Barcelonaises. Mathieu, 25 ans, Lyonnais installé à Barcelone depuis octobre 2020 l’a constaté assez rapidement : « Dès mon arrivée ici, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de Français. Vivre ici n’est vraiment pas un problème pour un francophone, même sans parler les langues du coin ».
Anne-Laure, kinésiologue française à BarcelonePhoto © Magali Casado
Même constat pour Anne-Laure : « J’ai rencontré beaucoup de Français à Barcelone, confie-t-elle, donc la langue n’a pas été une barrière au niveau social. J’ai rencontré des femmes incroyables, qui elles aussi travaillent à leur compte. » La native de Dijon, kinésiologue, a lancé son affaire en février 2020. Malgré un début en demi-teinte à cause de la pandémie et le fait que sa profession reste méconnue, son activité décolle, notamment auprès de la communauté française de Barcelone. « Grâce au bouche-à-oreille, mon activité prend son envol. Cela va très vite ! »
Solidarité entre expatriés
Les expatriés ne parlant pas les langues locales peuvent compter sur la solidarité des Barcelonais d’adoption. Effectivement, de nombreuses plateformes ou entreprises privées existent pour faciliter l’installation des expatriés. « Avant mon arrivée, j’ai fait la rencontre d’une femme géniale qui s’occupe de faciliter l’installation des expatriés, se remémore la Dijonnaise. Elle m’a accompagné dans toutes mes démarches administratives (NIE, banque, etc). Donc cela a été facile grâce à son aide. »
Dans sa recherche d’emploi, Gabriel admet avoir rencontré des difficultés à cause de sa non-maîtrise de l’espagnol. Toutefois, le jeune homme a trouvé de précieux conseils en postant un message sur le groupe « Les Français à Barcelone ». « Je trouve que la communauté française de Barcelone est très solidaire, ils m’ont beaucoup aidé et grâce à eux, je vais certainement signer un contrat de travail dans un salon de coiffure. »
Pour d’autres, la présence d’amis hispanophones déjà sur Barcelone est un atout considérable pour leur intégration. C’est le cas de Mathieu : « Globalement, je n’ai pas eu trop de soucis. Parler anglais aide énormément si besoin et puis, j’ai une amie à Barcelone qui parle très bien espagnol. Elle m’aide volontiers quand j’en ai besoin. »
Bien heureusement, de nombreux services publics et privés à Barcelone proposent d’apprendre rapidement le castillan ou le catalan, et les nombreux expatriés de la ville ne s’en privent pas. « Je vais suivre des cours d’espagnol ce mois-ci via une école privée, confie Mathieu. À un moment, c’est mieux de pouvoir communiquer avec tout le monde. D’autant plus que j’aimerais rester à Barcelone encore un peu. J’étais parti pour rester 1 an, et là j’ai prolongé mon bail de 6 mois. »