Une vague de droite souffle en Espagne. Etat des lieux.
Le 4 mai dernier marquait l’une des plus grandes victoires de la droite espagnole de la décennie. Isabel Diaz Ayuso triomphait lors des élections régionales de Madrid. En récupérant le vote de Ciudadanos sur sa gauche et maîtrisant la poussée de Vox sur sa droite.
Une élection partielle qui s’est produite dans le cadre d’une tentative de flirt entre Ciudadanos et les socialistes dans la région de Murcia. Le putch socialo-centriste visant à mettre hors jeu le président conservateur de la région fut au-delà du fiasco. De fait, en l’espace de quelques semaines, la droite a renforcé son pouvoir dans deux régions : la bourgeoise Murcia et la centrale Madrid. Ciudadanos est un cadavre politique et Vox se maintient sans réussir à dévorer la droite traditionnelle.
Majorité absolue nationale
Un scénario favorable qui se traduit par de bons sondages pour le Partido Popular qui laisse augurer une vague de droite sur tout le pays. La mère des batailles en Espagne est l’élection législative qui offre le pouvoir au Premier ministre. Selon tous les sondages publiés depuis l’élection de Madrid, le Partido Popular obtiendrait une majorité en s’alliant avec l’extrême-droite de Vox. Contrairement à la France, la droite ne place aucun cordon sanitaire et l’accord avec les radicaux serait plus que probable.
Théoriquement, l’actuel mandat de Pedro Sanchez prend fin en décembre 2023. Seul le Premier ministre peut y mettre un terme avant en dissolvant le parlement. Au regard des mauvais scores qui attendent le parti socialiste, Pedro Sanchez va tenter de se maintenir à flot pour éviter des élections anticipées. Pour ce faire, il renforce sa complicité avec les indépendantistes en proposant la grâce aux prisonniers catalans. Pedro Sanchez pourra ainsi continuer à gouverner avec sa majorité hétéroclite formée des socialises, Podemos, indépendantistes catalans et régionalistes basques.
Victoires régionales
La prochaine élection que devrait connaitre le pays se déroulera en Andalousie. La droite y gouverne avec Vox. Le président régional Juanma Moreno parait trop modéré aux yeux de l’extrême-droite qui commence à s’exciter et pourrait plonger l’Andalousie dans une élection anticipée. Selon les sondages publiés, le Partido Popular flirte avec la majorité absolue.
Les autres régions gouvernées par les conservateurs affichent la même tendance. Une enquête du cabinet GAD3 donne 43 sièges pour le PP en Castilla-y-León, dans le centre du pays. La majorité absolue dans cette région est située à 41 sièges. En Galice, les conservateurs disposent déjà de la majorité.
Seules les régions à identité historique comme la Catalogne et le Pays Basque semblent hors d’atteinte pour la droite espagnole.