En Espagne, le syndicat des prostituées (enfin) reconnu

Photo: OTRAS

En ce début du mois de juin, le syndicat des travailleuses du sexe OTRAS a été reconnu par le Tribunal suprême. Une victoire pour ses membres. 

« Le Tribunal suprême reconnaît le travail sexuel comme un travail » indiquait hier matin le syndicat OTRAS. En conférence de presse à Barcelone, l’organisation des travailleurs du sexe se félicite de cette avancée. « Après deux ans et demi d’attente » précise-t-elle. Née en 2018, OTRAS demande une reconnaissance de leurs droits, comme des travailleurs de tout secteur d’activité, et une professionnalisation. Créer un syndicat représentait donc un premier pas en ce sens, mais cette même année l’Audience nationale avait annulé les statuts d’OTRAS en précisant qu’il s’agissait « d’une voie pour légaliser la prostitution ».

La semaine dernière, le Tribunal suprême a reconnu le droit des prostituées à former un syndicat. Les juges ont donné raison en précisant que les membres peuvent « bénéficier du droit fondamental à la liberté syndicale et ont le droit de se syndicaliser, sans que cela détermine la légalité de l’activité ». La reconnaissance concerne uniquement le droit à se syndicaliser et non la prostitution comme étant un travail.

Continuer à revendiquer leurs droits

Seuls les travailleurs exerçant la prostitution « à leur compte » peuvent faire partie d’OTRAS. Le syndicat a annoncé qu’il allait demander dans les prochains jours à rencontrer la ministre du Travail Yolanda Díaz et la ministre de l’Égalité Irene Montero. « Nous avons besoin qu’on nous traite comme des citoyens de plein droit » a déclaré Conxa Borrell, la porte-parole.

En Espagne, il est difficile d’avoir un chiffre exact du nombre de travailleuses du sexe, le syndicat OTRAS estime qu’elles sont entre 300.000 et 400.000.

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