L’Espagne est devenue en 2020 le septième exportateur d’armes avec un total de 22,5 milliards d’euros réalisés au premier semestre, un record depuis les dix dernières années.
Dans le classement mondial, l’Espagne se situe après les Etats-Unis, premier exportateur d’armes au monde, puis la Russie, la France, l’Allemagne, la Chine et le Royaume-Uni. La péninsule ibérique vend des armes à ses partenaires européens, à l’OTAN ainsi qu’à des alliés stratégiques et plus controversés comme l’Arabie saoudite. L’industrie de défense représente 7,8% du PIB de l’industrie espagnol et plus de 150.000 emplois. Elle est particulièrement importante pour les régions de Madrid, Andalousie, Galice, Pays basque et Castille-La Manche. A elle seule Madrid concentre 65% des sièges des entreprises du secteur en Espagne, tandis que la Catalogne n’en compte presque pas.
Le poids économique et stratégique du secteur pousse les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, à soutenir sa croissance, tout en tentant de jongler avec l’éthique. Selon plusieurs ONG, l’Arabie saoudite, deuxième client de l’industrie de défense espagnole, pourrait bien utiliser les armes fournies contre les populations civiles au Yemen. Une accusation qui embarrasse le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez. En avril dernier, l’exécutif a donc approuvé un nouveau règlement imposant la vérification de l’utilisation finale des armes vendues. Un texte prometteur qui, toutefois, selon les experts, est totalement inapplicable sur le terrain.