Le gouvernement de Pedro Sánchez a présenté ce jeudi le projet Agenda 2050, comportant une série de mesures politiques à atteindre d’ici une trentaine d’années. Parmi elles, le passage à une semaine de travail de 35 h en Espagne a été mentionné. Le pays espère rejoindre l’élite de l’Europe grâce à ce plan.
Mesure phare du projet Agenda 2050, la semaine de 35 h dans la péninsule ibérique pourrait être adoptée par le gouvernement. Ce jeudi à l’auditorium du Musée Reina Sofia de Madrid, Pedro Sánchez a dévoilé son plan aux chefs d’entreprises et experts espagnols. Il entend lancer une réflexion collective avec ces derniers afin de préparer l’avenir du pays dans un monde post-Covid.
Pour cela, une étude a été menée sous le titre « Fondements et propositions pour une stratégie nationale à long terme » (Fundamentos y propuestas para una Estrategia Nacional de Largo Plazo). Elle a été préparée par une centaine de chercheurs en sociologie, mathématiciens, scientifiques, économistes… De plus de 40 universités espagnoles. Le projet comporte 50 objectifs à atteindre pour placer l’Espagne sur les devants de la scène européenne.
L’une des propositions majeures de cette étude fait référence au volume horaire hebdomadaire de travail et propose de « réduire progressivement le nombre d’heures travaillées par semaine jusqu’à atteindre la moyenne de l’Union européenne ». Cette dernière est de 35,4 heures contre 37,7 h en Espagne.
Quelles conséquences pour la péninsule ibérique ? Selon l’économiste Josep Miro, cette mesure pourrait avoir un effet positif sur la productivité espagnole : « Avec moins d’heures de travail par semaine, les personnes actives accumulent moins de stress et de fatigue. Par exemple, au Japon en 2019, le projet Microsoft visant à réduire les heures de travail a permis aux salariés de l’entreprise d’augmenter leur productivité de 40 %. Par ailleurs, poursuit le spécialiste catalan, en travaillant moins, les employés auraient davantage de temps pour partir en week-end et visiter le pays, ce qui pourrait booster le tourisme national. »
Faciliter l’accès à l’emploi des jeunes, des femmes et des personnes âgées
D’autres objectifs sont mentionnés dans le rapport. Ce dernier prévoit notamment d’augmenter le taux d’emploi de 80 % d’ici 2050, alors qu’il est actuellement de 62 %. L’exécutif espère appliquer cette mesure dans toutes les communautés autonomes du pays et pour tous les groupes sociaux, en particulier ceux qui présentent un taux d’insertion professionnelle inférieur au reste de l’UE. Il s’agit essentiellement des femmes, des jeunes et des plus de 55 ans. Les experts qui ont préparé le rapport, proposent également d’augmenter le financement des politiques actives d’emploi dédiées à la formation pour atteindre 0,25 % du PIB en 2030 puis 0,4 % en 2050.
Concernant le taux d’emploi des femmes, le gouvernement souhaite que ce taux soit au moins équivalent à celui des hommes d’ici trente ans. En parallèle, l’Espagne travaillera sur une réduction de moitié du pourcentage de chômage des jeunes pour se trouver dans la moyenne de l’UE qui est de 17,8 % en février 2021 (selon les statistiques d’Eurostat). Avec ce projet ambitieux, la péninsule ibérique souhaite rejoindre l’élite de l’Europe en l’espace de trente ans.