En Espagne, le secteur de la santé manque de professionnels. La Catalogne affiche un ratio d’infirmiers nettement inférieur à celui de l’Union européenne.
Tous les syndicats sont unanimes : l’Espagne manque d’infirmiers. Si le ratio moyen de l’Union européenne est de 9,5 pour 1000 habitants, celui du pays est de 5,6. Les différences se creusent entre les communautés autonomes. En Catalogne, la région devrait avoir 17.300 infirmiers supplémentaires, soit 36% de plus, pour atteindre le ratio de La Navarre, région affichant le meilleur ratio du pays avec 8,6 infirmières pour 1000 habitants. Dans la province de Barcelone, les effectifs devraient augmenter de 43% pour atteindre la moyenne européenne.
Pour Paola Galbany, présidente du Col·legi d’Infermeres de Barcelone (COIB), le nombre de contrats temporaires est en hausse depuis la pandémie. « Nous ne pouvons pas travailler avec des contrats temporaires, comme en été et à Noël » déclare-t-elle. De plus, face aux salaires et au manque de perspectives professionnelles, beaucoup d’infirmières abandonneraient leur carrière au bout de dix ans, pour mieux concilier travail et vie de famille.
Les syndicats demandent de meilleures conditions ainsi qu’une hausse du nombre de contrats longue durée de la part du système de santé public pour répondre aux besoins actuels.
Pénurie de médecins en Catalogne
La situation fait écho à celle des médecins en Catalogne. Le syndicat Metges de Catalunya réclame lui aussi plus de travailleurs pour assurer la demande quotidienne en Catalogne. Les CAP, centres de santé publics, font face à un cruel manque d’effectifs. Le système a atteint ses limites il y a déjà quelques années. Face à la crise financière, le gouvernement avait réalisé des coupes budgétaires, notamment pour la santé publique. Résultat : 900 postes de médecins généralistes, pédiatres, gynécologues et oncologues, ont été supprimés entre 2010 et 2018 dans toute la Catalogne. Les patients de ces professionnels ont été affectés à d’autres, provoquant une augmentation du nombre de visites et une baisse du temps de visite accordée par patient.
À l’issue d’une grève, un accord avait été signé pour embaucher plus de personnel. Mais depuis, seuls 100 travailleurs supplémentaires sont venus renforcer les équipes, faute de candidats. “Il n’y a pas de médecins au chômage en Catalogne, la moitié des jeunes diplômés préfèrent travailler dans les régions où les salaires sont plus élevés et la pression moins importante. C’est le poisson qui se mord la queue” confie une source du syndicat Metges de Catalunya.