La crise sanitaire et le confinement ont conduit certains Français de Barcelone à changer de profession. Arrêt brutal de leurs activités ou volonté de vivre de leur passion, le Covid-19 a rendu possible leur reconversion. Témoignages.
« La pandémie a été bénéfique pour moi, elle m’a permise de trouver ma voie » s’enthousiasme Pauline, 32 ans. Arrivée il y a 3 ans à Barcelone, la jeune Française a enchaîné les contrats dans des calls-centers et des administrations. Ce sont des professions que la majorité des Français fraîchement expatriés exerce. « J’ai accepté ces contrats par nécessité sans que cela me plaise réellement » confie la native de Castres. À l’heure du confinement, une remise en question survient. Elle se remémore son activité d’éducatrice spécialisée en France et sa passion pour la littérature. Ses réflexions la poussent ainsi à suivre une formation pour devenir professeur de français à Barcelone.
Dès lors, Pauline met en pratique ses connaissances dans une école de langue de la capitale catalane. Elle donne des cours à des enfants mais aussi à des adultes souhaitant travailler en France. « C’est sûrement l’une des meilleures décisions de ma vie, assure-t-elle, désormais, je souhaiterais devenir auto-entrepreneur et développer mon activité. »
Pour d’autres, l’arrêt brutal de leurs activités les a contraint à se réinventer. C’est le cas de Dimitri, 30 ans. Arrivé en octobre 2019 à Barcelone, l’ancien Parisien travaillait dans l’événementiel pour de grandes entreprises implantées dans la capitale catalane. Pour lui aussi, le confinement a été source de réflexions. « Je me demandais ce que j’allais faire car le secteur dans lequel j’évoluais a été très touché par la pandémie » se remémore le néo-Barcelonais. Très vite, Dimitri se reconvertit dans le web. Ses expériences en tant que graphiste dans plusieurs agences parisiennes lui ont permis de rebondir facilement. « Cela s’est fait assez naturellement. Ma nouvelle activité marche bien et je m’épanouis » se félicite-t-il.
Un nouveau métier pour une nouvelle vie
Certains Français de Barcelone ont profité du confinement pour changer radicalement de profession. Par exemple, passer d’organisateur de concerts à la vente de fromage, c’est l’étonnante reconversion de Vincent, 39 ans. Depuis juin 2020, l’Aveyronnais a créé une société de vente directe de roquefort haut de gamme à Barcelone. « C’est un retour aux sources, explique Vincent, pendant les moments difficiles comme le confinement, on veut simplement se faire plaisir. J’ai alors suivi mes envies. » Issu d’une famille d’agriculteur, Vincent souhaite partager le savoir-faire de ses parents en vendant des produits locaux de qualité.
Depuis le lancement de cette activité à Barcelone, Vincent se réjouit de voir une clientèle très variée, aussi bien catalane que française. « Je pense que les gens aiment le côté humain de mon activité. Je leur vends directement mes produits et j’en profite pour leur donner des conseils et des recettes. »
Autre reconversion tout aussi radicale, celle de Rémy, 35 ans, qui a troqué son costume d’entrepreneur dans l’événementiel pour une carrière dans le stand-up et la magie. Son secteur, fortement touché par la crise, l’a contraint à rebondir rapidement. « J’avais deux passions dans la vie : le stand-up et la magie. J’ai profité du premier confinement pour pratiquer et m’investir sérieusement. » Rémy commence alors par proposer des ateliers de magie en ligne destinés aux enfants. Une initiative qui a bien marché et a nourri son envie d’aller encore plus loin.
En décembre 2020, il joue en avant-première son spectacle avec le comedy club français de Barcelone « Les petits Barcelonais ». « Mes débuts se sont très bien passés. Alors, je me suis laissé quelques mois pour peaufiner mon spectacle afin de le jouer devant un public plus large. » Sa reconversion artistique l’a grandement inspiré. Effectivement, son premier one-man-show évoque son changement de vie. « Avec mon spectacle, je veux montrer aux gens qu’il faut se faire plaisir et que l’on peut vivre de ses passions. »
Du marketing digital à professeur de yoga, c’est la reconversion d’Amandine, 36 ans. « Pendant le confinement, j’ai eu la chance de continuer à travailler à temps plein, confie-t-elle, mais passer mes journées devant mon ordinateur et mon téléphone ne me plaisait plus ». La Belge a ainsi profité du confinement pour donner des cours en ligne de yoga. Le déclic a eu lieu.
En décembre 2020, elle décide de mettre un terme à son contrat dans le marketing et lance dans la foulée son business dans le yoga. « Désormais, j’ai un petit groupe qui me suit. Je donne des cours en ligne, raconte Amandine, je sens qu’il y a du potentiel. Il faut que je crois en moi pour la suite. »