Gaspard Galland : « Barcelone a nourri mon amour pour la mer »

Photo: AC/Equinox « La Rencontre » la nouvelle chronique d’Equinox donne la parole aux Français de Barcelone.

Gaspard Galland, français ayant vécu plusieurs années à Barcelone, a décidé de quitter son poste de cadre dans une grande société pour réaliser un tour du monde à la voile en 2007. Parti de Barcelone, son voyage en solitaire a duré trois ans. Rencontre. 

Combien de temps avez-vous vécu à Barcelone ? 

Je suis né à Paris en 1953. Très vite, mes parents ont emménagé à Barcelone. J’habitais à côté de Turó Park. J’ai donc passé 18 ans dans la capitale catalane où j’ai effectué toute ma scolarité. Ensuite, j’ai beaucoup voyagé. Je suis d’abord parti en Allemagne pour mes études universitaires. Une fois mes diplômes en poche, j’ai choisi la ville de Madrid pour débuter ma carrière professionnelle. Je suis revenu à Barcelone en 1991 et j’y suis resté jusqu’en 2007. Et c’est à ce moment que j’ai décidé de faire un tour du monde à la voile. Actuellement, je vis à Toulouse, mais je reviens très souvent à Barcelone.

Qu’appréciez-vous le plus à Barcelone ? 

La culture méditerranéenne, les bars, les terrasses, la façon de vivre des gens d’ici, le beau temps. J’apprécie aussi les quartiers. Il sont très intéressants et ont une identité forte. C’est une ville proche de la mer et de la montagne. Ce cadre varié est très plaisant. La ville a beaucoup d’atouts.

Quel est votre souvenir le plus marquant à Barcelone ? 

Sans aucun doute, les Jeux Olympiques de 1992. J’en garde un très beau souvenir, car la ville est devenue en l’espace de quelques semaines le centre du monde. Cette année-là, Barcelone s’est métamorphosée et j’ai apprécié vivre ce changement.

Pourquoi avoir fait ce tour du monde à la voile ? 

C’était un rêve d’enfance. Celui de ma grand-mère maternelle plus précisément. Quand j’étais petit, elle me racontait l’histoire de son grand-père. Il était militaire dans la marine française. Il a été l’un des premiers Français à découvrir la Polynésie. J’ai retracé une partie de son parcours d’ailleurs. Les histoires de ma grand-mère ont alimenté mon envie de naviguer et de découvrir les îles qu’elle décrivait. J’ai foulé le sol de ces îles. C’était aussi beau que dans les descriptions de ma grand-mère. Elles sont très authentiques, sauvages. Pour certaines, on ne peut y accéder que par la voile.

Gaspard Galland

Gaspard Galland sur son voilier (DR)

Combien de kilomètres avez-vous parcouru à la voile et combien de pays avez-vous visité ?

Mon tour du monde a duré 3 ans, entre 2007 et 2010. Au total, j’ai parcouru entre 45.000 et 50.000 kilomètres. J’ai traversé la mer des Caraïbes, le canal de Panamá, le Pacifique Sud, etc. J’ai également visité les Galápagos, la Polynésie, le Venezuela, les îles Tonga et j’en passe. Je ne sais pas combien de pays j’ai visité exactement, mais mon périple a été très riche.

Quand avez-vous commencé à naviguer ?

J’ai commencé à naviguer très tardivement, en 1991 dès mon retour à Barcelone. J’avais 40 ans. J’habitais en bord de mer, à El Masnou, à 12 kilomètres au nord de Barcelone. Je pouvais voir le mât de mon voilier depuis la terrasse de mon appartement. Cela a nourri mon amour pour la mer et mon envie de faire ce tour du monde. Quand je me suis lancé dans cette aventure, je n’avais pas beaucoup d’expérience en navigation, mais cela ne m’a pas empêché de faire ce voyage en solitaire.

Que tirez-vous de ce tour du monde ? 

C’est la plus belle expérience que j’ai vécue. On est seul avec soi-même tout en étant entouré par l’univers. Quand j’ai séjourné dans les îles. J’ai toujours été bien reçu. Cela a changé mes rapports humains et ma façon de voir le monde. J’ai toujours travaillé dans de grandes sociétés. Avec un retour aux choses simples, c’est là que l’on retrouve l’équilibre et le sens de la vie.

Votre aventure a pris fin à Barcelone, qu’avez-vous ressenti en regagnant la terre ferme et notamment la ville de Barcelone ? 

Mon tour du monde devait se terminer à Barcelone, mais j’ai été contraint d’y mettre fin en Crète à cause de mon état de santé. Mais, une fois de retour à Barcelone, j’avais l’impression de débarquer sur une autre planète. Je me disais mais qu’est-ce que je fais ici ? J’étais entouré par des gens stressés, qui ne profitent pas du temps pour être bien avec eux-mêmes. Il m’a fallu un petit temps d’adaptation.

Votre roman s’inspire de votre voyage, quand vous est venu ce goût pour l’écriture ? 

À mon retour, j’ai eu des problèmes de dos à cause de cette expérience. J’ai alors passé un an de rééducation. Je ne pouvais pas faire grand-chose durant cette période, j’ai donc commencé par prendre des cours d’écriture en espagnol.

Gaspard GallandJ’ai ensuite été inspiré et j’ai écrit un roman en espagnol, entre 2012 et 2013, qui retrace mon expérience. Il a été plutôt bien accueilli alors j’en ai sorti une version française.

Qu’est-ce que ce roman vous a apporté ?

Cela a été un moyen d’immortaliser ce voyage, mais aussi de le revivre. Cela a une valeur personnelle énorme pour moi. J’essaye également de transmettre aux lecteurs les moments forts de cette aventure et son apport humain inestimable.

Avez-vous envie de refaire un tour du monde à la voile ?

J’ai vendu mon voilier en 2015 mais effectivement j’aimerais refaire un voyage à la voile.  Je m’achèterai un voilier plus petit à l’avenir.


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