Directeur de la « Chambre » depuis 40 ans et figure emblématique de la communauté française de Barcelone, Philippe Saman prend sa retraite.
Ravi et des projets plein la tête, Philippe Saman quitte la CCI avec le sentiment du devoir accompli. Depuis lundi et l’annonce de son départ, il ne cesse de répondre à des messages de félicitations et de remerciements. Il a aussi fait sa petite tournée d’adieux auprès des institutions locales, où il est déjà regretté. « C’est sans doute ce dont je suis le plus fier : la Chambre est très bien intégrée à Barcelone, elle compte dans le tissu local » confie-t-il.
Philippe Saman est arrivé à la Chambre de Commerce en 1979 et en est devenu directeur l’année suivante. L’entrée de l’Espagne dans la Communauté économique européenne en 1986, les Jeux Olympiques de 1992, les 125 ans de la Chambre avec les Rois d’Espagne et les 135 ans avec la maire de Barcelone Ada Colau, difficile pour le Français de choisir parmi quatre décennies les moments les plus marquants. « En 1979, Barcelone était peu connue, c’est aujourd’hui une référence, une marque, explique-t-il, mais attention à ne pas la détruire à force de taper dessus ».
Un départ de la Chambre, mais pas de la vie économique
La pandémie a-t-elle gâché sa dernière année à la Chambre? « J’ai appris beaucoup de choses, répond-il, il faut essayer de retirer du positif de la situation car nous sommes encore loin de la fin, et surtout arrêtons d’être contre tout, la solution miracle n’existe pas ». Du positivisme, il en réclame aussi pour affronter les mois à venir. Et une bonne gestion aussi. Philippe Saman milite pour que les fonds européens reçus par l’Espagne soient investis dans l’amélioration des industries et structures logistiques plutôt que dans des aides directes pour lutter contre le chômage par exemple. « Il y a d’autres fonds pour cela, il est important de construire pour le futur proche ».
S’il prend sa retraite, Philippe Saman ne compte pas totalement quitter la scène barcelonaise et envisage déjà de mettre, ponctuellement, son expérience au service d’entités économiques locales. En attendant, il est impatient de débuter sa nouvelle vie, voyager quand ce sera possible, et s’investir davantage dans l’association Le Refuge, la Penya de l’OM à Barcelone et d’autres projets personnels. A son successeur, dont le nom sera connu vendredi, il conseille de « s’appuyer sur la fantastique petite équipe de la Chambre » et, surtout, de « s’éclater ».