Arrestation du rappeur Pablo Hasél pour injure au Roi d’Espagne

La police a arrêté ce matin le rappeur catalan Pablo Hasél. Il est condamné à de la prison ferme pour apologie du terrorisme et injures contre la couronne.

En ce mardi matin, la police catalane est entrée dans l’Université de Lleida en Catalogne. Le rappeur s’était retranché à l’intérieur depuis lundi, afin de « compliquer le plus possible son arrestation » avait-il déclaré. Une cinquantaine de personnes l’accompagnaient. Un vaste dispositif policier a permis aux agents de pouvoir sortir les barricades installées devant et dans le cloître de l’université. Selon les Mossos d’Esquadra, l’arrestation s’est déroulée « sans incident grave ».

mossos catalogneNeuf mois de prison ferme

Le rappeur a été condamné à neuf mois de prison ferme pour apologie du terrorisme et injures à l’encontre de la couronne et institutions. Ce dernier considère sa détention « injuste ». Il avait dix jours jusqu’à vendredi pour se présenter volontairement afin d’être incarcéré.

Sa condamnation concerne une chanson s’attaquant à la famille royale et 64 messages publiés sur Twitter entre 2014 et 2016, accompagnés parfois de vidéos. Pablo Hasél cite des groupes terroristes comme ETA, Grapo, Terra Lliure ou Al-Qaïda. Parmi les messages figurent : « 50 policiers blessés? Ces mercenaires merdiques se mordent la langue en frappant et disent qu’ils sont blessés » (23/03/2014) ou « Joseba Arregi (ETA) tué par la police en le torturant » (14/02/2016).

La chanson incriminée est encore sur YouTube. La vidéo musicale commence par une interview en français du roi émérite Juan Carlos expliquant que Franco était pour lui « un exemple de dévouement patriotique au service de l’Espagne » et qu’il lui portait beaucoup « d’affection et d’admiration ».

La plateforme Llibertat Pablo Hasél appelle à un rassemblement aujourd’hui à 19h pour protester contre l’arrestation du rappeur, il aura lieu sur la place de la Cathédrale de Lleida. À Barcelone, le rendez-vous est à 19h sur la plaça Lesseps.

La semaine dernière, pas de moins de 200 personnalités du monde de la culture, comme Pedro Almodóvar ou Javier Bardem, ont signé une tribune pour défendre le chanteur. Ils demandent que les « excès verbaux commis dans le cadre de manifestations artistiques, culturelles ou intellectuelles » ne concernent plus le droit pénal afin d’exclure les peines de prison.

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