Indépendance de la Catalogne : le plan Puigdemont

indépendance de la Catalogne

Laura Borràs, la candidate de Junts Per Catalunya, le parti de Carles Puigdemont, s’engage à relancer le processus indépendantiste en cas de victoire lors des élections du 14 février. Voici la feuille de route envisagée.  

Selon un document électoral élaboré entre les équipes de Carles Puigdemont à Waterloo et celles de Laura Borràs à Barcelone, la feuille de route pour relancer le processus d’indépendance de la Catalogne serait le suivant.

Le jour même de la constitution du parlement, les députés indépendantistes voteraient une résolution parlementaire revendiquant la souveraineté du peuple catalan et relancerait la voie unilatérale pour déconnecter la Catalogne de l’Espagne. La résolution parlementaire reconnaîtrait le statut d’Autorité Nationale à l’association privée de Carles Puigdemont, le conseil de la République dont le siège est à Waterloo.

Boycott institutionnel

Le gouvernement alors dirigé par Laura Borras mettra en place un réseau avec les municipalités catalanes. L’idée serait, selon les documents de Junts Per Catalunya, de doter la Catalogne d’un outil de déconnexion.

Par ailleurs, le gouvernement et les mairies indépendantistes déclareraient solennellement boycotter l’intégralité des événements et déplacements officiels des autorités espagnoles en Catalogne. Un cordon sanitaire qui entourerait également les grandes entreprises de l’Ibex 35 espagnoles en particulier celles des secteurs de la finance, de l’énergie et des communications.

Le but de Junts Per Catalunya serait d’organiser un référendum d’autodétermination organisé par l’Espagne. Si l’Etat refuse, la Catalogne déclarerait unilatéralement son indépendance.

Manque d’unité

Une nouvelle feuille de route compliquée à mettre en place. Premièrement, le réseau de mairies serait essentiellement composé des communes de la Catalogne rurale qui sont des fiefs de Carles Puigdemont. Le discours musclé de Junts Per Catalunya a du mal à percer dans les grandes villes, en premier lieu Barcelone. Une rupture, une nouvelle fois, se dessine entre Barcelone et la province. D’ailleurs Puigdemont est en conscient. Il a appelé les électeurs à faire barrage aux listes socialistes et de Podemos qui feraient « tomber la Catalogne en décadence, comme Barcelone avec Ada Colau ».

Le projet de la candidate Laura Borràs a reçu un tir de barrage de la gauche indépendantiste modérée (ERC) et une réponse timide des radicaux séparatistes de la Cup. Pere Aragones, le vice-président de la Generalitat et candidat d’ERC, voit dans le plan Borras-Puigdemont une baguette magique irréaliste. Piqué au vif, Puigdemont a répondu qu’il n’y aurait pas d’accord entre les formations indépendantistes pour monter un gouvernement si ERC refusait d’appliquer le plan.

La gauche préfère se rapprocher du gouvernement espagnol pour tenter une nouvelle table ronde et trouver une sortie de crise. Il faudra attendre le résultat des élections et apprécier le rapport de force pour qu’ERC se décante définitivement. Pere Aragones devra choisir avec qui il formera un gouvernement. Soit avec Puigdemont pour une session de musculation indépendantiste, soit avec les socialistes pour une thérapie de dialogue.

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