Les compagnies aériennes sont parmi les grandes perdantes de la pandémie du Covid. Ce que n’avaient pas prévu les transporteurs aériens, c’est la durée de cette crise. Barcelone est particulièrement touchée par le blocage des voyages.
Les avions volent au-dessus d’un ciel noir. Après l’arrêt total du trafic au printemps dernier et les perturbations de la saison estivale, les voyages aériens ont connu une légère embellie durant décembre. Une dynamique qui a déjà pris fin en ce début 2021. La lenteur de la vaccination, les nouvelles variantes du Covid et la fermeture des frontières intra et extra-européennes ont forcé les avions à l’atterrissage.
Des pertes de voyageurs et de chiffre d’affaire
Iata, le syndicat des 290 principales compagnies aériennes mondiales, prévoit que 2021 ne permettra de récupérer qu’une fourchette comprise entre 50 à 60% des vols de 2019. Soit 38,7 milliards de dollars de pertes sèches. L’aéroport de Barcelone a perdu plus de 70% de ses vols depuis le déclenchement de la pandémie. Les compagnie low-cost, modèles flexibles par excellence, n’ont pas réussi à inverser la tendance. Vueling, qui dispose d’une flotte imposante au Prat, refuse de communiquer sur ses chiffres officiels en détails. Cependant la compagnie annonce une perte globale de 70% de ses passagers en 2020.
Sa concurrente EasyJet est encore plus mal en point avec 90% d’annulations entre janvier et mars et 82 % d’octobre à décembre. De son côté Ryanair annonce vivre « l’exercice le plus difficile des trente-cinq ans de l’histoire de la compagnie ».
Pour gagner du temps, les majors vont procéder à des licenciements massifs. Américain Airlines, pour palier la baisse de son chiffre d’affaires de 60 à 65%, va procéder au licenciement de 14.000 employés. Air France a un plan de 7500 suppressions de postes.
Gérer des avions qui ne volent plus
Autre complication pour les compagnies : un avion est fait pour voler et non pour rester au sol. Les engins sont dans un « stockage actif « , qui dure d’un à trois mois et qui entraîne 150 heures d’opérations de maintenance par des techniciens homologués par l’Agence européenne de la sécurité aérienne. Entrées d’air, roues, sondes et bien sûr moteurs doivent être nettoyés et protégés de l’humidité. Les roues doivent être huilées régulièrement. Le personnel veille à ce que des parasites comme de la terre ou des insectes, rongeurs et oiseaux n’entrent pas en contact avec les appareils au sol.
L’intérieur doit aussi être chouchouté : housses de sièges et moquettes lavées. Pour dégourdir les engins, bimensuellement, les moteurs tournent et les roues bougées pour le bien des pneus. Ainsi l’avion est en mode « prêt au décollage » à tout moment.
Si au bout d’un trimestre, l’avion n’est toujours pas utilisé en raison du manque de trafic aérien, la maintenance passe au mode supérieur avec 800 heures d’entretien avant tout nouveau décollage.