Le 14 février prochain, les élections catalanes se tiendront dans un climat singulier. En pleine pandémie, avec les hôpitaux au bord de la saturation, 5 millions de Catalans sont appelés aux urnes. Un nombre important d’assesseurs refusent de venir tenir les bureaux de vote.
En Espagne, il suffit d’être inscrit sur les listes électorales pour se voir aléatoirement tiré au sort et devoir tenir un bureau de vote. Pour les prochaines élections catalanes, la commission électorale a tiré au sort 17.000 personnes pour la ville de Barcelone. Ces citoyens ont reçu une citation par lettre recommandée. Sur ces 17.000 Barcelonais, 3250 ont déjà effectué un recours auprès de la commission électorale pour être dispensé de leur obligation. Un chiffre qui date du 29 janvier et pourrait donc augmenter au cours des prochains jours.
Si en moyenne un Barcelonais sur cinq tente d’échapper au rôle d’assesseur, la dynamique est la même pour l’ensemble de la Catalogne. Dans la grande couronne de Barcelone à Granollers, Terrassa et Sabadell, respectivement 849, 622 et 1102 personnes ont déposé un recours. Elles sont 463 à Vic, 356 à Vilanova i La Geltru, 384 à Igualada, 648 à Arenys de Mar et 687 à Reus. Au total environ 9000 citoyens catalans refusent de tenir des bureaux de vote. Un phénomène qui pourrait se convertir en épineux problème pour le déroulement du scrutin et le dépouillement.
Amendes de 600 euros
Habituellement, sauf en cas de maladie, il n’est pas possible d’échapper à ce devoir civique et s’y soustraire entraîne une amende de 600 euros. Au vu de la situation, c’est le tribunal de justice de Catalogne qui devra rendre un avis.
Par ailleurs le vote par correspondance a littéralement explosé avec 183.000 demandes selon la poste espagnole, soit 180% d’augmentation par rapport aux dernières élections. Les votants ont jusqu’au 5 février pour se rendre dans un bureau de Correos. Devant l’ampleur du phénomène, la poste a dû renforcer ses équipes.
Le président de la commission électorale de Barcelone, Santiago Garcia, reconnaît que le jour des élections sera compliqué. « Bien sûr, les gens ont peur », a-t-il déclaré dans une interview accordée à RAC1.
Un appel aux volontaires pourrait être lancé pour pallier les désaffections