Les élections catalanes devraient finalement avoir lieu le 14 février, en pleine pandémie, suite à une décision de la justice. En dernier recours, la justice pourrait accepter l’appel de la Generalitat. Un nouvel épisode politique qui flirte avec le surréalisme.
Sans président depuis la destitution de Quim Torra le 29 septembre dernier, la Catalogne doit renouveler son gouvernement le 14 février prochain, lors du scrutin législatif catalan. Une date compliquée en pleine troisième vague du Covid. Le gouvernement indépendantiste catalan a proposé de repousser le scrutin au 30 mai. L’arrivée des beaux jours et l’avancée de la campagne de vaccination devraient offrir un meilleur cadre sanitaire pour déplacer quatre millions d’électeurs.
L’ensemble des partis politiques ont soutenu le gouvernement de Catalogne pour modifier la date des élections. Pour une fois, les libéraux de Ciudadanos, les conservateurs du Partido Popular, et l’extrême gauche de Podemos et de la CUP étaient tous d’accord. A l’exception notoire des socialistes et du gouvernement espagnol. Le parachutage du ministre de la Santé Salvador Illa à la candidature de la présidence de la Generalitat a suscité un bond dans les sondages pour les socialistes qui sont donnés favoris du scrutin. Le ministre de la justice espagnol en personne a questionné la légalité du report des élections.
Manœuvre des socialistes
Les socialistes n’ont pas franchi le pas de saisir la justice. Un micro-parti proche des socialistes et de Manuel Valls, la Ligua Democratica a déposé un recours devant le tribunal supérieur de Catalogne pour annuler le décret de suspension des élections. D’autres micro partis et un particulier ont fait de même. Pour le moment, le tribunal a donné tort à la Generalitat et impose la tenue des élections le 14 février. Le gouvernement fait appel, et les juges annoncent livrer leur décision finale, avant le 8 février. Une situation ubuesque, puisque la campagne électorale commencera le 30 janvier. Pour le moment et dans les faits, le scrutin est donc officiellement maintenu le 14 février.
Alors que les Catalans sont confinés sans pouvoir quitter leur commune, que les restaurants et bars sont sous restrictions et que les grandes surfaces et salles de sports sont fermées, un mouvement de quatre millions de personnes va se diriger vers les urnes. Les experts sanitaires, dans leur ensemble, ont demandé le report des élections, les hôpitaux étant à la limite de la saturation.
Les socialistes se félicitent de la manoeuvre et sondage à la main, ils dénoncent une tentative de leur dérober la victoire électorale. Le centre d’étude sociologique a publié aujourd’hui son dernier sondage. Les socialistes arrivent en tête avec une fourchette de 30 à 35 députés. La gauche indépendantiste (ERC) se place deuxième avec 31 à 33 députés, Junts per Catalunya de Carles Puigdemont entre 20 et 27, les libéraux de Ciutadans entre 13 et 15 , la gauche radicale En Comú Podem de 9 à 12, l’extrême droite de Vox entre 6 et 10, l’extrême gauche indépendantiste la CUP entre 8 et 11 et enfin les conservateurs du Partido Popular avec 7 députés.
Le ministre de la Santé Salvador Illa va démissionner dans les prochains jours, en pleine troisième vague de Covid et de la campagne de vaccination, pour quitter Madrid et venir faire campagne en Catalogne.