Le gouvernement catalan, via le PROCICAT, décrète unilatéralement des restrictions pour fermer les entreprises sans écouter les représentants des secteurs concernés. Mais pour repousser les élections prévues en pleine pandémie, le gouvernement reçoit les partis politiques pour trouver une date consensuelle.
Depuis que le gouvernement de Catalogne gère les restrictions liées au Covid-19, un comité d’experts est devenu un Sanhédrin sanitaire. Le Procitat, abréviation de « Protection Civile de Catalogne », a le dernier mot sur les mesures restrictives à mettre en place. Cette commission de techniciens issus des ministères catalans de la Santé et de l’Intérieur décrètent des mesures qui sont sans appel. Et qui sont motivées à discrétion, sans avoir besoin de les justifier.
A titre d’exemple, la chaîne de salles de sport DIR dispose de l’agrément de l’AENOR qui garantit que ces centres remplissent toutes les normes sanitaires. L’Hospital Clinic, à la pointe de la lutte contre la pandémie, a examiné les mesures de sécurité mises en place par le DIR et garantit que les salles sont totalement sûres. Ce qui n’a pas empêché le Procicat, sans justification aucune, d’ordonner la fermeture de toutes les salles DIR et l’ensemble du secteur du sport. Un manque de transparence qui a poussé les syndicats à mener une action en justice contre le Procicat. Des actions similaires sont menées par la restauration, les grandes surfaces et le monde de la nuit.
Un manque de dialogue
Les différents acteurs économiques comprennent bien évidement qu’il faut mettre en place des restrictions pour faire front à cette pandémie. Ce que le monde du commerce déplore, c’est qu’aucun de ses représentants ne soit entendu par le Procicat et ne puisse présenter les mesures prises et d’éventuels plan alternatifs à la fermeture totale.
La réponse du Procicat a toujours été la même : non. En octobre dernier, les salons de beauté ont dû fermer du jour au lendemain, une exception en Europe, puis ont pu rouvrir subitement, sans la moindre explication du Procicat. Les entreprises doivent faire face à la raideur et la froideur de l’administration.
Une administration qui sait toutefois se détendre et être à l’écoute quand elle est sollicitée par ses pairs. La Catalogne avait prévu d’organiser des élections le 14 février, un moment qui coïncidera avec le pic de la troisième vague de Covid-19 selon les médecins. Le Procicat a donc émis les plus grandes réserves au déplacement de 4 millions de personnes pour déposer un bulletin dans l’urne. Le gouvernement projette de décaler les scrutins à une période sanitaire plus favorable, au début du printemps. Certains partis, comme les socialistes, bien placés dans les enquêtes, sont furieux et veulent voter le plus rapidement possible.
Ce qui a été refusé depuis des mois aux entreprises a été accepté pour les partis politiques qui se réunissent aujourd’hui solennellement avec le Procicat et le gouvernement. L’objectif : trouver une date consensuelle. Le gouvernement et le Procicat seront attentifs aux propositions de chacun, a garanti le gouvernement catalan.