Une nouvelle loi pourrait obliger les plateformes de streaming à diffuser une partie de leurs œuvres en catalan. Décryptage.
Cinémas, radios, télévisions, depuis 1981, la Generalitat promeut l’usage de la langue catalane dans les différents secteurs culturels du pays. Hors, Netflix et les plateformes de streaming, proposent des productions originales et des oeuvres doublées ou sous-titrées dont est quasiment absent l’idiome catalan.
Le conseil audiovisuel de Catalogne (CAC), équivalent du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) français, souhaite corriger la situation. Le parlement s’apprête à se pencher sur la nouvelle loi générale audiovisuelle et le CAC vient de rendre ses propositions.
Partant d’un postulat : Netflix reçoit des subventions publiques pour financer ses œuvres européennes donc le pluralisme linguistique devrait être plus prononcé. Aujourd’hui sur l’ensemble des œuvres produites sur le territoire espagnol et diffusées sur la plateforme Netflix, seules 0.5 % sont en langue catalane.
Un pourcentage d’œuvres en catalan sur Netflix
Le CAC propose une nouvelle doctrine : 50% des œuvres produites en Espagne (qui représentent 5% du catalogue global de Netflix) devront être en catalan, basque ou galicien, soit trois des quatre langues officielles du pays. L’autre moitié des œuvres resteraient en espagnol. « Si le législateur trouve le chiffre de 50% en catalan, basque et galicien trop élevé, le quota devrait être au moins proportionnel au poids de la population utilisant des langues co-officielles dans le territoire catalan » défend le CAC.
Par ailleurs, le CAC demande d’incorporer dans le projet de loi, l’obligation de proposer des contenus internationaux doublés ou sous-titrés en catalan.
Aujourd’hui, Netflix représente 2,2 millions d’utilisateurs en Catalogne soit 80% du marché des plateformes de streaming vidéo. Amazon Prime récupère 34% du marché et HBO 21%. Soit un total de 3,8 millions de foyers abonnés.
94% de la population de Catalogne comprend le catalan, 81,2 % sait le parler, 85.5 % sait le lire et 65,3 % sait l’écrire.