Pour faire baisser la pollution et pallier le manque d’espaces verts dans le quartier, la mairie prévoit une grande transformation de l’Eixample.
À l’image des zones piétonnes mises en place à Poblenou et Sant Antoni, la mairie souhaite en faire de même dans l’Eixample. Elle vient d’annoncer que ce modèle de « supermanzana » s’implantera progressivement dans le quartier d’ici les dix prochaines années.
L’adjointe au maire Janet Sanz souhaite un quartier composé de 21 voies vertes entre la place Espanya et la place de Glòries et 21 places octogonales. Concrètement, elle aimerait qu’une rue sur trois devienne une voie verte et que les habitants puissent profiter d’une voie ou d’une place à 200 mètres de chez eux, de la même taille que les places présentes à Gràcia.
Quatre rues seront transformées pour commencer : Consell de Cent, Rocafort, Girona et Comte Borrell. Le but est de rester dans la continuité des aménagements effectués à Sant Antoni. De nouvelles places seront créées aux intersections entre la rue Consell de Cent et les rues Rocafort, Comte Borrell, Enric Granados et Girona. La municipalité investira 37,8 millions d’euros pour réaliser ces premiers changements. Deux concours publics sont convoqués pour lancer les travaux en 2022, pour une durée d’un an.
« Des mesures insuffisantes »
« C’est une bonne nouvelle, mais les mesures ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique, ni des besoins du quartier le plus pollué de Barcelone » indique Guille López, membre d’Eixample Respira. Cette association réunit des habitants de cette zone, préoccupés par la qualité de l’air. Ils alertent sur les taux de pollution dépassant largement ceux recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé.
« Le plan de la mairie prévoit un changement pour seulement quelques rues, alors qu’il faudrait réduire la circulation sur des axes très passants comme la carrer Aragó et la Gran Via » explique le Barcelonais. Plus de 85.000 véhicules circulent par jour sur la première et plus de 56.000 sur la seconde, selon les chiffres d’Eixample Respira. « La perspective à long terme n’est pas satisfaisante, nous souhaiterions des mesures plus drastiques comme celles instaurées à Paris. Dans dix ans, il sera toujours possible de traverser Barcelone en voiture » s’inquiète Guille López.
Selon lui, l’objectif devrait être de faire baisser l’usage du véhicule privé. « Un péage urbain à l’entrée de la ville serait une bonne solution » conclut-il. À défaut d’avoir mis en place une telle mesure, la mairie a opté pour une zone de basses émissions, en vigueur depuis le 1er janvier. Les véhicules les plus polluants ne peuvent pas circuler à l’intérieur.