Malgré la crise sanitaire, vivre à Barcelone reste le plan idéal pour des dizaines de milliers de Français. Rencontres.
Près de 50.000 Français vivent à Barcelone. Étudiants, retraités, familles, couples, travailleurs : toutes les classes sociales sont représentées dans cette communauté, l’une des communautés étrangères les plus importantes de Barcelone. Frappée par la pandémie de Covid, la capitale de la Catalogne conserve des atouts majeurs, comme peu de villes en possèdent.
Mégapole à taille humaine, Barcelone est hybride entre une capitale et une grande ville de province. Ce bon mélange permet de trouver un emploi plutôt facilement, dans un cadre agréable.
« C’est facile de trouver un emploi à Barcelone peu importe sa formation »
Lisa, Parisienne approchant de la trentaine, vit ici depuis deux ans. « Il est assez facile de trouver un emploi à Barcelone, peu importe son expérience ou sa formation » affirme-t-elle. La jeune femme reconnaît que les call centers sont souvent un passage obligatoire en arrivant, mais ils ouvrent « des portes vers d’autres jobs ».
« Le point fort de Barcelone c’est qu’il n’est pas indispensable au début de parler espagnol ou catalan, sa langue natale et l’anglais suffisent » confie Lisa.
Preuve de l’influence de la langue de Molière, un salon de l’emploi francophone est organisé chaque année depuis 2013 à Barcelone.
« Barcelone est une ville où je me sens heureuse »
Ania a trouvé le job de rêve à Barcelone dans une grande boîte de recrutement. Arrivée il y a sept ans pour terminer sa dernière année en école de commerce, la Montpelliéraine avoue avoir succombé au pouvoir d’attraction de cette ville qu’elle ne parvient plus à quitter. « En plus de son ambiance cosmopolite et festive, Barcelone est un équilibre entre mer et montagnes et en outre, proche de la France ce qui facilite aussi bien les visites des proches que le retour aux sources. Barcelone est une ville où je me sens heureuse » s’enthousiasme Ania.
Naturellement, la mer et le soleil ont attiré nombre d’expatriés à Barcelone. Masnou, Montgat, Ocata, Castelldefels autant de plages accessibles à moins de trente minutes du centre-ville que Louis fréquente toute l’année. « Tous les week-ends en été et au moins une fois par mois en hiver » explique ce Parisien qui vit à Barcelone depuis 7 ans.
Les loyers en baisse de 20 %
Avec la pandémie et la baisse du tourisme, les prix des loyers ont baissé en flèche, et de nombreux biens sont sur le marché. Une opportunité que n’a pas manqué Robin.
Cadre dans la finance, il vivait dans un petit appartement sombre du Born. Il a profité de la crise pour déménager et louer un logement avec terrasse. Les fameux áticos. « Ça m’a pris un mois et demi pour trouver car j’avais des critères bien précis en tête » décrit Robin qui vit désormais dans un ático avec une grande terrasse et vue sur la mer, le Tibidabo et Montjuïc
En août dernier Valentí Soley, directeur du département des locations à SH Barcelona, racontait déjà observer une baisse générale de 10 à 20 % des loyers des logements de son agence.
« J’ai décidé de m’acheter un bon vélo de ville pour être indépendante »
Le progressisme de la capitale catalane est aussi un attrait pour certains Français. Marie, depuis dix ans à Barcelone, vivait auparavant au Royaume-Uni. Très sensible à l’environnement, elle évolue en mode zéro déchet et travaille dans ce secteur.
Cette Provençale utilise uniquement le vélo comme moyen de transport quotidien, une habitude qu’elle avait déjà avant de s’installer dans la capitale catalane. A Barcelone, les pistes cyclables sont nombreuses et le service de Vélib (Bicing) en pleine expansion.
« Il y a dix ans, le service de Bicing était encore jeune, il n’y avait pas beaucoup de vélos et ils étaient souvent endommagés. Après de nombreuses frustrations, j’ai décidé de m’acheter un bon vélo de ville pour être indépendante. Une bouffée d’air (pas forcément pur) et de liberté chaque matin avant d’arriver au bureau ! » raconte Marie.
« Je vis dans la Silicon Valley du sud de l’Europe »
Barcelone est enfin une ville permettant de mener un équilibre familial et professionnel pour beaucoup. Arthur vit dans la capitale catalane avec sa femme et leurs quatre enfants depuis treize ans. « Je vis dans la Silicon Valley du sud de l’Europe » s’amuse ce professionnel des nouvelles technologies.
« Barcelone offre un cadre de vie dynamique avec des coûts inférieurs à 20% par rapport à de grandes villes françaises » se félicite Arthur. Parfaitement intégrée, la famille a fait le choix de l’école catalane. « Le système éducatif catalan est bienveillant avec des petits effectifs, et davantage de place est donnée aux échanges et à la bonne humeur » explique le père de famille. Un constat que font de nombreuses familles françaises, qui ont fait de Barcelone leur « casa » pour de longues années.