Pour les Français à Barcelone, les opportunités d’emploi continuent. Les entreprises embauchent, même si des changements apparaissent. État des lieux avec des experts.
« La situation n’est pas si mauvaise, Barcelone s’en sort plutôt pas mal » indique Pierre-Olivier Bousquet, fondateur du Service Emploi des Français d’Espagne. « L’activité a repris dès le déconfinement, entre juillet et août 6.822 emplois ont été créés en Espagne, c’est plutôt rassurant » précise-t-il. Il y a de plus en plus d’offres d’emploi à Barcelone, sauf pour les secteurs sinistrés comme la restauration, l’hôtellerie, l’événementiel et l’aéronautique. Selon lui, les Français de Barcelone tirent leur épingle du jeu, en ayant des profils plus qualitatifs que d’autres nationalités.
Andreia Cruz, manager du département de Native Speakers au sein de Talent Search People observe une hausse de la demande de profils français également. « La seule différence réside dans le fait que les entreprises recrutent principalement des personnes déjà installées à Barcelone » explique-t-elle. Le processus de sélection serait également « un peu plus long, les recruteurs souhaitent être sûrs à 100% que la personne convient au poste de travail et que les candidats soient certains de changer de poste également ».
Les secteurs qui recrutent
Il existe actuellement de vraies opportunités pour les cadres, notamment pour les plus de 40 – 50 ans pour des postes de direction. « Beaucoup d’entreprises doivent se séparer de directeurs généraux aux salaires élevés qu’elles ne peuvent plus assumer. Ces dernières sont conscientes que le marché abrite des personnes diplômées et motivées de travailler » indique Pierre-Olivier Bousquet. Les commerciaux correspondent aux postes les plus recherchés selon lui. Un point confirmé par Andreia Cruz. La professionnelle déclare que les commerciaux et les postes de service client sont les annonces les plus nombreuses.
Concernant les secteurs, la tech se place en bonne position. Habituée au télétravail, les embauches n’ont donc pas été impactées par la pandémie à Barcelone. « La ville possède une variété sectorielle lui permettant de s’en sortir. Avec des structures telles que Barcelona Activa, axée sur la formation, les personnes dont le chômage partiel se termine en janvier 2021 ont le temps de réfléchir à comment rebondir » explique le Français.
Néanmoins, Pierre-Olivier Bousquet se montre prudent « j’ai échangé avec beaucoup de professionnels se montrant très optimistes sur la question. Mais je m’interroge pour l’an prochain, après la fin du chômage partiel, devrons-nous faire face à une vague de licenciements ? ».
En attendant, le Service Emploi des Français d’Espagne prévoit d’organiser en novembre des sessions en ligne, avec un accompagnement individuel et en groupe. En collaboration avec des structures à Barcelone et Madrid, les Français pourraient apprendre à mettre en valeur leurs compétences et être guidé dans leur recherche d’emploi ou reconversion.