Coronavirus : les Français de Barcelone se réinventent

La crise du Covid-19 a bouleversé la vie des Français à Barcelone. L’occasion pour certains de se renouveler professionnellement ou d’axer autrement leur activité. Témoignages. 

« Ce qui était un petit hobby à domicile à mes heures creuses est devenu une passion plus intense. Pendant le confinement, je mixais tous les jours à la maison pour gérer le stress » raconte Jasmine Kouadri, installée depuis 2002 à Barcelone. « Je travaille à temps plein en télétravail, tout en m’occupant de mes trois filles sans école depuis mars ». C’est dans ce contexte particulier que la Française a développé son activité de DJ, la quarantaine fut « un trampoline ».

Depuis l’an dernier, elle apprenait avec des tutoriels, avait commencé à s’équiper et s’était même inscrite dans une académie en janvier. Son projet avance au printemps, « grâce à ma constance en gestion de marketing digital d’Instagram, j’ai eu beaucoup de visibilité ». Aujourd’hui, Jasmine Kouadri mixe sous le nom de Jazz K dans des lieux de Barcelone et alentours comme la Perla Club, le Globo Beach ou le Touché Beach Garden. « J’ai aussi des dates bookées en 2021. Être une femme dans ce milieu, actuellement ouvre plus de portes ».

Rebondir quand tout s’arrête

Pour d’autres Français, la crise du Covid-19 a complètement paralysé leur métier. Anne-Sophie Gilot organisait des enterrements de vie de jeune fille à Barcelone. Lancée il y a un an et demi, son agence ASG Exclusive « commençait à décoller, j’avais beaucoup de réservations pour la saison, qui est de mars à août, mais le Covid-19 a tout stoppé » explique l’entrepreneuse. « J’ai réalisé la situation. Même après le confinement, je me suis dit que les touristes allaient être réticents à l’idée de venir cet été à Barcelone ».

En voyant les restaurants se reconvertir avec des livraisons, Anne-Sophie Gilot a commencé à réfléchir à comment elle pourrait se réorienter. « J’ai proposé des packs anniversaire et romantique, avec tout le nécessaire pour créer des décorations. En cette période les gens avaient besoin de gaieté et de continuer les célébrations, notamment pour les enfants. J’ai commencé avec des choses simples, maintenant mon travail est plus élaboré » explique la Française. Les réseaux sociaux furent une véritable vitrine pour faire connaître Globos Eventos Bcn. « Il a fallu transformer cette situation négative en du positif, les enterrements de vie de jeune fille seront certainement en pause jusqu’en 2021 à Barcelone. C’est une clientièle qui a envie de faire la fête, les lieux fermés n’incitent pas à faire le voyage ».

Les opportunités du web

Lancé un nouveau projet, c’est aussi ce qu’on fait Dimitri Garnier et Clélia Ailélc en créant l’agence Faismoiunsite.fr. « Avant le confinement, nous nous étions vus que deux fois. Mais à ce stade, nous avions déjà réalisé que nous travaillions très bien ensemble » relate la jeune femme. Après plusieurs collaborations réussies entre la rédactrice web et le graphiste, l’agence naît au mois de mai. « Le confinement m’a surtout servi à réfléchir à ce que je souhaitais réellement, à quels était les besoins de mes clients actuels et comment arriver à associer les deux » explique le Français. Résultat : leur activité est dédiée aux solopreneurs, avec un paiement échelonné jusqu’à douze fois pour répondre à la problématique de créer son site web avec peu de budget, « en adéquation avec nos valeurs ».

Avec un ordinateur et une connexion Internet, beaucoup de Français peuvent adapter leur métier. Professeur de français à Barcelone, connue sous le nom de Parlamamie, Elodie Vincent a commencé à donner des cours en ligne pour répondre aux besoins de ses clients. « J’ai eu beaucoup plus de demandes et j’ai explosé ma facturation. Cette crise a permis un bon de 5 ans ou 10 ans dans les cours en ligne et a confirmé mon business plan » confie celle qui se cache derrière « Your online french teacher« . Malgré la crise, le secteur digital comme le travail à distance ont de beaux jours devant eux.

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