Coronavirus Catalogne. Daniel López Codina est professeur à l’Université Polytechnique de Catalogne et biophysicien chercheur au sein du groupe de biologie computationnelle et systèmes complexes (BIOCOM-SC). Pour Equinox, il réalise un état des lieux et décrit le futur de la crise sanitaire. Interview.
Quelle est pour vous la situation du coronavirus Catalogne ?
Nous avons vécu une semaine avec une hausse importante du nombre de cas en juillet dernier, mais aujourd’hui la situation est sous contrôle, grâce à l’amélioration des comportements. Les chiffres à Lleida et sa comarque Segrià, mais aussi à L’Hospitalet de Llobregat le prouvent.
Les situations sont plus complexes à Badalona et Santa Coloma de Gramenet mais le travail continue dans la bonne direction. La nomination fin juillet de Josep Maria Argimon, nouveau secrétaire de la Santé publique catalane, a opéré un changement de stratégie positif. Les bons résultats actuels l’illustrent.
Les jeunes asymptomatiques sont-ils d’importants vecteurs de Covid-19 ?
Le virus affecte les personnes de manière différente, les symptômes se manifestent plus chez les personnes âgées et moins chez les jeunes, que ce soit en Catalogne, mais aussi en Belgique ou au Luxembourg. C’est un problème car ces derniers doivent être conscients du danger. À l’heure actuelle on remarque une amélioration des comportements, puisque la situation s’améliore.
Les mesures actuelles sont-elles suffisantes ?
L’interdiction des boîtes de nuit et des réunions de plus de dix personnes est une mesure adéquate. Les tests ont également leur sens quand on ne sait pas d’où vient le virus. Isoler les personnes affectées permet d’éviter le confinement.
Que manque-t-il pour davantage contrôler l’épidémie ?
Le contrôle actuel est très positif. Le système de santé a déjà fait un effort très important, mais nous allons devoir vivre avec le virus en Catalogne, en France ou ailleurs durant plusieurs mois voire des années. Il faudra donc augmenter le personnel soignant.
L’autre défi se trouve dans le retour à l’école et au travail à partir de septembre. Il va falloir y faire face, être très vigilant et isoler les personnes positives, afin que les activités académiques continuent au moins pour les autres élèves.
Que pensez-vous des pays qui déconseillent de venir en Espagne ?
Je respecte cette décision. Mais en ce moment il y a beaucoup de foyers dans des zones non touristiques et dans toute l’Europe. Il faut essayer de revenir à la normalité pour faciliter la vie de tout le monde, notamment du secteur touristique. Comme je l’ai dit, il faut apprendre à cohabiter avec le virus.
Et du terme de seconde vague ?
Je n’aime pas ce terme. Le virus n’a pas changé, donc nous avons peut-être des gens immunisés. Ce qui est sûr, c’est que la situation qui a affecté l’Europe en mars et en avril, et aujourd’hui en Amérique et en Inde, n’a rien à voir avec ce que nous vivons actuellement. Nous avons beaucoup moins de cas car la surveillance est plus poussée, nous faisons beaucoup plus de tests PCR qu’auparavant. Nous ne pouvons pas comparer ces deux périodes.
Peut-on s’attendre à un nouveau confinement ?
Ça ne sera pas nécessaire car la propagation du virus baisse. Si nous continuons à travailler de cette façon, nous n’aurons pas à en passer par là. Les individus doivent être responsables car il faut continuer à vivre avec le Covid-19. Le défi est là.
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