L’Espagne recevra 140 milliards d’euros du fonds européen de relance dont 72,7 milliards en aide directe.
«C’est un grand accord pour l’Europe et pour l’Espagne; l’une des pages les plus brillantes de l’histoire de l’UE a été écrite aujourd’hui » s’est félicité Pedro Sánchez lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Au terme d’une réunion des partenaires européens de quatre jours et trois nuits pour déboucher sur un accord global historique de 750 milliards d’euros. L’Espagne obtient 140 milliards d’euros, soit un peu plus du triple de la France avec 40 milliards.
Pedro Sánchez a également défini cet accord comme « un véritable plan Marshall pour donner une réponse énergique à la crise du Covid-19 mais aussi pour faire face aux transformations dont le pays a besoin à l’avenir ». Face aux partenaires européens Pedro Sanchez a défendu l’Espagne comme un pays à l’avant-garde des réformes environnementales et technologiques. Une partie des sommes allouées au pays servira à la formation professionnelle dans ces domaines.
Par ailleurs, le chef du gouvernement a mis en évidence le fait que la Commission européenne s’endette pour la première fois de son existence pour financer le fonds.
Pedro Sanchez rassurant
Le Premier ministre a dû faire un grand écart politique. D’un côté pour rassurer sa coalition gouvernementale composée de la gauche radicale, le socialiste Pedro Sanchez a obtenu de la commission que les politiques sociales espagnoles ne seraient pas conditionnées à l’obtention des fonds. La réforme du travail aux accents plus sociaux promise durant la campagne électorale est toujours sur la table.
Mais Pedro Sanchez sait aussi que la gauche radicale au sein du gouvernement espagnol crée une certaine tension chez ses partenaires européens. Pour faire baisser les angoisses des pays européens, le Premier ministre espagnol pourrait remanier très rapidement son gouvernement. Et au côté des ministres de Podemos, faire entrer des profils plus techniques, moins politiques et idéologues pour gérer la crise économique annoncée d’une ampleur inédite dans le pays. « L’agenda espagnol est aligné sur celui de la Commission européenne » a conclu un Pedro Sanchez consensuel.