Coronavirus Barcelone. L’annonce bancale du gouvernement catalan de décréter un auto-confinement et de fermer des secteurs économiques sans lien avec la pandémie sème un fort malaise à Barcelone.
En plein mois de juillet, le décret gouvernemental catalan censé lutter contre le Covid transforme Barcelone en une cocotte-minute. La capitale catalane est l’une des villes d’Europe les plus inquiétantes concernant la hausse des cas de coronavirus. A tel point que la France commence les manœuvres pour une éventuelle fermeture de sa frontière. Plus de 300 nouveaux cas ont été détectés à Barcelone vendredi dernier.
Coronavirus Barcelone : échec du confinement volontaire
Le concept de confinement volontaire de la population demandé vendredi par le gouvernement catalan est un flop. Les plages, routes et autoroutes de Barcelone étaient noires de monde ce week-end.
Dès lors que la circulation des personnes – et donc du Covid – continue, les autres mesures de la Generalitat deviennent des pétards mouillés. D’autant plus que la fermeture forcée des gymnases et des lieux culturels mettent ces secteurs en ébullition.
Les cas de Covid n’ont pas été correctement tracés par les autorités. Il est donc peu aisé de connaître l’origine exacte de tous les foyers. Cependant, avec les indices actuellement à disposition, un consensus du secteur médical est établi. Les conditions de travail déplorables de l’agriculture ont créé des clusters massifs à Lleida et en Aragon. Les fêtes clandestines, anniversaires et réunions familiales – souvent en espace clos- sont un autre foyer de contagion important. Les discothèques ont du mal à respecter les gestes barrières. Par conséquent, les gymnases, théâtres, cinémas et festivals (où le public est assis) ne comprennent pas l’objet de leur fermeture à marche forcée.
L’incompréhension du sport et de la culture
Les clubs de sport, dans un communiqué publié hier, rappellent que le secteur a mis en place des mesures d’hygiène drastiques dépassant toutes les normes légales. Les gymnases n’ont été mis en cause dans aucun cas de contagion depuis leur réouverture en juin dernier.
Les salles de sport demandent à ce qu’on les considère comme des services essentiels qui permettent d’évacuer le stress dans cette pandémie et maintenir les adhérents en bonne forme physique et mentale. Les « gymnases sont des centres de santé » conclue le secteur qui explique que les fermetures pourraient être définitives en raison de la perte financière colossale qu’entraînerait cette mesure.
Il y a aussi besoin de culture pour lutter contre la sinistrose de la pandémie. Les cinémas et théâtres, à l’origine d’aucune contagion connue, sont aussi sous le choc. D’autant plus que les spectateurs portent le masque. Le festival Grec refuse pour le moment de fermer ses portes et demande le secours d’Ada Colau.
Selon le décret de la Generalitat, la mairie de Barcelone peut faire office de médiateur pour demander la non-fermeture des lieux si elle le juge opportun. Ada Colau, qui n’a pas respecté le confinement en partant ce week-end à la campagne, est très active sur son compte Twitter pour critiquer la Generalitat et ses mesures qualifiées d’excessives. Mais pour le moment la maire de Barcelone n’a pris aucune mesure concrète pour sauver les secteurs touchés par cette fermeture.
Coronavirus Barcelone : la rue tendue
La révolte sanitaire concerne également la rue barcelonaise. Les Espagnols, Catalans et Barcelonais sont exemplaires depuis le début de la crise en mars dernier. Toutes les mesures décrétées par les autorités ont été suivies sans broncher.
Mais cette fois-ci, les incohérences gouvernementales laissent un goût amer. Pourquoi demander aux habitants de se confiner, de ne plus faire de sport en salle, ne plus se cultiver, mais continuer à faire venir des touristes étrangers dans les rues de la ville ?
Hier à Figueres, commune frontalière, la Generalitat a demandé aux habitants de se confiner pendant 15 jours suite à une soixantaine de cas. Simultanément la maire de la ville a demandé aux touristes de continuer à venir visiter Figueras. Un grand moment de surréalisme. Certainement dû à la présence du musée Dali dans cette commune.