POLITIK FICTION, c’est le nouveau feuilleton de l’été d’Equinox.
Cet article est évidement une fiction et doit être lu comme tel. Il ne reflète en aucun cas la réalité actuelle de l’Espagne.
Premier épisode : Manuel Valls devient Premier ministre de l’Espagne.
Madrid, décembre 2021. C’est la première fois qu’un homme politique arrive à prendre le pouvoir en Espagne sans avoir derrière lui le Parti Socialiste ou la droite du Partido Popular. Certes, le cas de corruption majeur de juin 2021 a détruit ce parti et a permis à Manuel Valls de fédérer derrière lui les anciens cadres de la droite. Incarcéré dans l’affaire de blanchiment la plus importante d’Europe, le chef du Partido Popular Pablo Casado a fini derrière les barreaux en octobre dernier à trois mois du vote. Pour la première fois depuis 30 ans, il n’y avait pas de candidat du Partido Popular lors d’une élection.
Crise économique
La crise économique dérivée du coronavirus a fait perdre toute légitimité au Parti Socialiste. Pedro Sanchez conspué dans les rue d’une Espagne où le chômage flirte avec les 26% n’a pas pu se présenter. Le président de Castille La Manche, Emiliano García-Page, a probablement réalisé la pire campagne socialiste. Aussi peu à l’aise dans les médias que dans les meetings. Inconnu du grand public avant le scrutin, il le demeurera après.
C’est donc un boulevard qui s’est ouvert devant Manuel Valls. L’ancien Premier français est apparu comme le garant de l’ordre face à la gauche radicale de Podemos et comme un père de la Nation face à l’extrême-droite de Vox.
Si beaucoup estimaient que le principal défaut de Manuel Valls était l’arrogance, le « rentre dans ton pays, petit Français » lancé par le chef de Vox, Santiago Abascal, en plein débat électoral a fait monter le capital sympathie de Valls au sein de la population. Ce qui n’a cependant pas empêché Vox d’arriver en seconde position dans cette élection, le propulsant premier parti d’opposition.
« Ni communisme, ni extrémisme »
« Ni communisme, ni extrémisme » a été martelé par Valls tout au long de la campagne. La venue d’Emmanuel Macron à un meeting de Barcelone à trois jours du scrutin a donné une dimension internationale à l’élection. La France a besoin que l’Espagne redémarre économiquement pour faire un front commun face à un Donald Trump encore plus agressif depuis sa réélection.
C’est ce message d’unité qu’a voulu faire passer le chef de l’Etat tout sourire aux cotés de Manuel Valls. « Vous ne me faites pas peur » a également lancé un Macron martial face aux indépendantistes catalans massés devant le Palau Sant Jordi avec des centaines de pancartes « Ni França, Ni Espanya, Catalunya Lliure ».
Valls a réalisé son pire score en Catalogne (9%) et son plus fort à Madrid (55%). Logique après une campagne promettant une recentralisation du pouvoir. Les polices autonomes Mossos d’Esquadra en Catalogne et L’Ertzaintza au Pays Basque seront dissoutes a promis Valls durant la campagne. Pour satisfaire la gauche, l’impôt sur la fortune et sur les grandes entreprises sera augmenté pour lancer de nouvelles aides pour les plus pauvres.
Cantabrie décisive
Arrivé en tête avec 173 députés, Manuel Valls a réussi à se faire investir grâce aux régionalistes de Cantabrie et leurs deux députés. « Je vous aime » avait hurlé l’ancien Premier ministre sur la place de la mairie de Santander afin d’obtenir les votes nécessaires. Il ne manquait plus qu’un seul député pour donner la majorité absolue à Manuel Valls. Et c’est une parlementaire qui l’a fait : Inès Arrimadas, unique élue de Ciudadanos, retranchée dans la circonscription andalouse de Jerez de la Frontera.
Les choses sérieuses commencent maintenant pour Manuel Valls qui doit affronter une gréve générale en Catalogne. Carles Puigdemont à l’origine de cette protestation entend ainsi protester contre l’arrivée du Français au pouvoir. Le nouveau Premier ministre doit également aller au plus vite à Bruxelles plaider la cause de l’Espagne pour obtenir des liquidités afin de verser les trois derniers mois de salaires aux fonctionnaires. Le ministère du budget ayant suspendu tout paiement faute de trésorerie. La fraude massive des petites entreprises et « autonomos » ne payant plus leurs impôts a entraîné le pays dans un cercle vicieux qui devra être brisé par le nouveau gouvernement.
2022, première année sans coronavirus depuis qu’Israël a trouvé un vaccin sera le moment de tous les dangers pour l’Espagne. Et pour l’Europe.