Un survivant nommé Pedro Sanchez

Pedro Sanchez premier ministre Espagne

Le Premier ministre Pedro Sanchez a survécu à la crise sanitaire du coronavirus. La récession économique est le nouveau défi du gouvernement. 

Avril 2020. Le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez est entre le marteau et l’enclume. Sur sa gauche, les citoyens les plus effrayés par le coronavirus déplorent la gestion gouvernementale ayant conduit à plus de 28.000 décès. Sur sa droite, les extrémistes de Vox défilent en voiture dans les beaux quartiers de Madrid pour dénoncer un confinement mortifère pour l’économie ibérique.

Dans cette ambiance sulfureuse, l’opposition du Partido Popular annonce qu’elle ne votera pas la prolongation de l’état d’urgence. Au nord du pays, en Catalogne, pressurisée par le radicalisme de Carles Puigdemont, la gauche indépendantiste n’est plus sûre de soutenir le gouvernement. Les milieux économiques ulcérés par l’accès au pouvoir de la gauche radicale Podemos en coalition avec les socialistes regardent avec gourmandise la probable chute du gouvernement. La possibilité d’élections nationales anticipées commence à prendre du poids.

Pedro Sanchez qualifié de zombie politique par la presse et l’intelligentsia réussira à inverser la vapeur. Grâce à un inespéré accord avec les libéraux de Ciudadanos et les nationalistes basques, les prolongations de l’état d’urgence seront votées jusqu’au début de l’été. Comme le voulait Pedro Sanchez. La droite passe pour un parti irresponsable manquant de patriotisme et de sens de l’état. La gauche indépendantiste regagne ses pénates catalanes, la queue entre les jambes.

`Pedro sanchez ou un Premier ministre de résistance

Pedro Sanchez a survécu. Une fois de plus. Manuel de résistance, c’est le titre du livre de Pedro Sánchez. Pour la première fois en Espagne, c’était au début de 2019, un Premier ministre publiait un livre politique pendant l’exercice de son mandat. Résister, s’accrocher au pouvoir contre vents et tempêtes est la manière de vivre du chef du gouvernement.

Candidat malheureux aux élections législatives de juillet 2015, Sanchez réalise alors le pire score que le parti socialiste n’ait jamais connu depuis 1975. En guise de solde de tout compte, il se fera expulser manu militari du parti qu’il dirigeait.

premier ministre espagneSánchez, esseulé, entame une traversée du désert, qui prendra la forme d’un tour d’Espagne avec sa Peugeot 407, à la rencontre des militants socialistes. Et ça marche. En mai 2017, il gagne le vote interne au parti socialiste en battant sa rivale qui était soutenue par toute l’intelligentsia du mouvement. Pedro Sánchez redevient secrétaire général des socialistes et de nouveau candidat aux élections.

Une affaire de corruption entâchant Mariano Rajoy lui coûte sa destitution et permet simultanément à Pedro Sánchez de devenir Premier ministre en juillet 2018. Sans passer par les urnes, grâce à une motion de censure votée par Podemos et les indépendantistes catalans. S’en suivront deux élections législatives anticipées gagnées par Sanchez, une pandémie mondiale et une crise économico-sociale à venir.

Les opposants attendent Sanchez au tournant. Pour sauver l’économie espagnole, le Premier ministre doit négocier le plan d’aide européen pour obtenir le plus de liquidités avec le moins de contraintes possibles imposées par Bruxelles. Sa survie politique en dépend.

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