Carles Puigdemont, depuis Bruxelles, va piloter une coalition indépendantiste lors des prochaines élections catalanes.
La pandémie du Covid19 est en léger recul. La classe politique catalane en profite pour planifier de nouvelles élections. Les sources de conciliabules sont intarissables à Barcelone, mais aussi à Bruxelles, où réside Carles Puigdemont. A partir du 17 septembre prochain, le président Quim Torra sera très probablement destitué après avoir été condamné par le Tribunal Supérieur de Catalogne. Il lui est reproché de ne pas avoir retiré un ruban jaune, symbole indépendantiste, de la façade du Palau de la Generalitat durant la dernière campagne électorale. Torra a interjeté appel devant le Tribunal Suprême espagnol qui statuera au début de l’automne.
En cas de vacance de la présidence, il est soit possible d’investir un autre aspirant devant le parlement, ou convoquer des élections. La gauche indépendantiste ERC est favorable à cette seconde hypothèse. Le camp Puigdemont était favorable à laisser du temps au temps et attendre de meilleurs sondages pour aller aux élections. Cependant, les manœuvres partisanes des derniers jours laisseraient percevoir que Carles Puigdemont est finalement prêt à plonger dans le bain électoral. En 2020, une énième fois, la gauche indépendantiste et le secteur de Carles Puigdemont vont s’affronter. A fleurets plus ou moins mouchetés.
Le monde complexe de Carles Puigdemont
L’offre électorale d’ERC est claire. Un indépendantisme extrêmement modéré, situé au centre gauche, ouvert au dialogue et à la relative collaboration avec le gouvernement central. Le monde de Carles Puigdemont est plus complexe. L’homme vient du centre droit mais s’entend particulièrement bien avec une partie de l’extrême-gauche de la Cup. Pour les prochaines élections, Puigdemont va tenter une grande plateforme incluant le centre-droit du parti d’Artur Mas (Pdecat), de Poble Lliure (une famille de la Cup), des centristes de Democrates. Une grande alliance de la bourgeoisie excitée et de l’anarchisme pour aller front contre le gouvernement central espagnol.
Carles Puigdemont sera le référent de cette candidature, peut-être symboliquement sur la liste, mais cette fois-ci ne fera pas le coup de l’annonce du retour en Catalogne pour présider la Generalitat. Puigdemont attire les votes, il sera donc omniprésent pour booster la candidature concrète à la présidence de Jordi Puigneró actuel ministre de la fonction publique ou de Damià Calvet responsable de l’aménagement du territoire catalan.
Sans surprise, la tête de liste d’ERC sera l’actuel vice-président du gouvernement catalan, le technocrate Pere Aragones. ERC mettra en avant l’actuelle ministre de la Santé Alba Verges désormais connue du grand public pour la gestion de la crise du Covid19. D’ailleurs, ce que ne maîtrise pas la classe politique catalane est la possible seconde vague du coronavirus à l’automne qui pourrait finalement empêcher la tenue de ce scrutin.