Le RSA à l’espagnole doit être approuvé vendredi en conseil des ministres. Il sera doté d’une enveloppe annuelle de 3 milliards d’euros.
« Nous nous en sommes sortis, et nous nous en sommes sortis plus forts » déclarait un Pedro Sanchez étonnamment optimiste samedi dernier. Le Premier ministre, à la tête d’une coalition socialistes-Podemos, a depuis le début de la crise sanitaire tenté de prendre le contre-pied du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy qui avait déchaîné les mouvements sociaux au plus fort de la dernière crise économique.
Mesure phare du « bouclier social« promis par l’exécutif, le revenu minimum vital (IMV) sera adopté vendredi lors d’un conseil des ministres extraordinaire et les premiers versements sont attendus en juin. Objectif : tenter de freiner une pauvreté qui ne cesse de gagner du terrain. Selon les derniers chiffres officiels (2018), 7% de la population espagnole est en situation d’extrême pauvreté, le taux le plus élevé de l’Union européenne après la Roumanie, tandis que 21,5% se trouve en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. Or depuis le début de la crise sanitaire, la situation s’aggrave à une vitesse inquiétante. Les cantines sociales et associations caritatives n’arrivent plus à suivre. « Avec l’IMV, nous pensons pouvoir sauver de la pauvreté extrême 75% des 600.000 foyers en souffrant actuellement » déclarait dimanche le ministre de l’Inclusion et de la Sécurité sociale José Luis Escrivá.
Un revenu minimum de 461 à 1100 euros par foyer
Le versement du revenu minimum vital sera soumis à une recherche d’emploi active et cumulable avec des revenus salariaux « pour ne pas décourager la recherche de travail » a indiqué le ministre. Les étrangers justifiant d’une année de résidence en Espagne pourront aussi y avoir accès.
Le montant de l’allocation sera calculé en fonction des revenus, du patrimoine et des charges, et oscillera entre 461 et 1100 euros par mois et par foyer. L’aide sera versée d’office dès le mois de juin à environ 100.000 ménages en situation extrême. Tous les autres foyers remplissant les conditions pour en bénéficier pourront adresser à partir du 1er juin une demande à la sécurité sociale, à leur mairie ou à leur communauté autonome.