Inés Arrimadas revient au centre de la politique espagnole

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Le parti libéral Ciudadanos a sauvé le vote de la prolongation de l’état d’urgence en Espagne. 

« La trêve des confineurs est finie, la nature politique reprend ses droits » écrivait finement un utilisateur du réseau social Twitter pour décrire la situation actuelle. En pleine pandémie, le Premier ministre Pedro Sanchez a réussi à faire passer de justesse devant le parlement un nouvel allongement de l’état d’urgence jusqu’au 7 juin. Les conservateurs du Partido Popular, entraînés par l’extrême droite de Vox, ont voté contre la prolongation. Les ultras droitiers veulent donner la priorité au commerce et réclament le droit de pouvoir se balader librement dans les rues du pays pour consommer.

La gauche indépendantiste catalane modérée ERC, entraînée par le jusqu’au-boutisme de la droite de Carles Puigdemont et Quim Torra, a aussi voté contre l’état d’urgence. La Catalogne souveraine ne veut pas que le ministère de la Santé espagnol gère le déconfinement. Tant pis si les aides exceptionnelles, la fermeture de la frontière et une sortie ordonnée de la quarantaine sont juridiquement liées au décret d’état d’urgence. La tentation de renverser la table a une nouvelle fois été la plus forte.

Etat d’urgence jusqu’au 7 juin en Espagne

En revanche, avec seulement dix députés, Inés Arrimadas a réussi à revenir au centre du jeu politique. Les libéraux ont voté en faveur de la prolongation de l’état d’urgence en réduisant celle-ci à une quinzaine de jours au lieu des 30 demandés par le gouvernement. Un nouveau vote aura lieu en juin pour prolonger l’état d’exception jusqu’à la fin du mois.  La position d’Inés Arrimadas a poussé les éléments les plus droitiers de son parti à claquer la porte de Ciudadanos. L’aile droite ne supporte pas un vote commun avec les socialistes. Avec ces départs, Ciudadanos redevient un parti centriste sur la même ligne que la République en Marche de Macron en France.

Le gouvernement a ainsi obtenu pour la prolongation de l’état d’alarme 177 votes favorables. En plus des 155 parlementaires de la majorité Socialistes-Podemos et des 10 élus libéraux de Ciudadanos, les 6 députés nationalistes basques et les divers gauches et régionalistes ont voté pour la prolongation. Le principal parti d’opposition Parti Populaire, l’extrême droite de Vox, les indépendantistes catalans d’ERC et la gauche radicale de Valence ont voté contre. L’extrême gauche basque, les indépendantistes de Galice et les régionalistes des Canaries se sont abstenus.

Les indépendantistes catalans qui soutenaient jusqu’ici le gouvernement socialiste pestent contre un accord sous cape entre Pedro Sanchez et Inés Arrimadas. Si ils ont raison, et que le vote d’aujourd’hui présage du futur, une étrange coalition des socialistes, de Podemos, des nationalistes basques et de Ciudadanos affronterait la crise économique et sociale que s’apprête à vivre l’Espagne après l’été.

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