Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a confirmé ce midi qu’il préparait une nouvelle prolongation de l’état d’urgence.
L’état d’alarme, décrété le 15 mars dernier, est actuellement en vigueur jusqu’au 24 mai et était jusqu’ici renouvelé chaque quinzaine par le parlement. Cette fois-ci, Pedro Sanchez demande un mois de plus pour une « dernière prolongation de l’état d’urgence ». Un état d’urgence « différent » ajoute-t-il, pour accompagner les dernières phases du déconfinement.
Le chef du gouvernement indique qu’il s’agit d’une mesure nécessaire pour pouvoir pendant les semaines à venir « limiter la circulation, la liberté de mouvement des citoyens, le droit de réunion et limiter les contacts personnels pour freiner les contagions qui sont encore très élevées ».
Un déconfinement cet été pour les territoires les moins touchés
Sur la fin complète du déconfinement, Pedro Sanchez annonce que la moitié du pays sera déconfinée au début de l’été, et le reste du pays « quelques semaines plus tard si toutefois nous n’enregistrons aucune nouvelle rechute ». La prudence devra être la règle selon le gouvernement espagnol.
Souvent critiqué pour avoir trop privilégié la santé des citoyens au détriment de l’économie, Pedro Sanchez se défend en expliquant que l’un ne s’oppose pas à l’autre. Il reconnait que l’Espagne a besoin du tourisme, « mais le tourisme a besoin de sécurité et garanties sanitaires ». En allant trop vite, le pays pourrait endommager durablement son image selon le chef du gouvernement. « Si nous faisons passer l’économie avant la santé, nous pourrions mettre en risque la santé et l’économie » déclare-t-il en expliquant que la mise en quarantaine de toute personne entrant sur le territoire espagnol est une mesure de précaution indispensable.
Validation du parlement
Si l’état d’urgence doit encore passer par un vote positif au parlement, le Premier ministre devrait trouver une majorité nécessaire. Même si dans les jours à venir, les partis politiques feront sans doute monter la pression médiatique, les chiffres jouent en faveur du gouvernement. En plus des 155 députés socialistes et Podemos, l’exécutif pourra compter sur les nationalistes basques, Ciudadanos, quelques divers gauches et régionalistes.
Parallèlement les équipes de Pedro Sanchez négocient avec la gauche indépendantiste catalane (ERC). Même dans le scénario où le principal parti d’opposition, la droite du Partido Popular, votait contre cette prolongation, le gouvernement pourrait dégager une majorité grâce au cumul des petits partis.