Après la crise, ces Français s’expatrieront à Barcelone

Ils résident en France et n’y apprécient plus la vie. Pour eux, s’installer à Barcelone était un projet au coin de leur tête avant la crise du coronavirus. Après le confinement, ces trois Français souhaitent plier bagage pour s’expatrier à Barcelone. Témoignages.

Photo de couverture: Eric et ses collègues de la chambre de commerce française sur le port de Barcelone.

« Je ne supporte plus le quotidien ici. Je veux partir. Pour moi et mon fils ». Swann est mère de Seylan, 9 ans. Ils vivent en ce moment en banlieue parisienne, à Creil, un des premiers foyers de contamination de France placé en quarantaine. Confinée depuis près de deux mois avec son fils, elle exprime son désir d’ailleurs: « j’ai un grand besoin de bouger. J’ai pas mal voyagé étant plus jeune, j’ai été jeune fille au pair. Barcelone réunit tout ce que j’aime. On y part en vacances tous les ans. »

Divorcée, plus rien ne la retient en France selon elle: « j’en ai envie depuis des années, je n’osais pas partir jusqu’à maintenant et cette crise a été l’élément déclencheur pour prendre ma décision. Je souhaite un nouvel environnement pour mon fils. Son père viendra le voir de temps en temps ». Travaillant dans la restauration, Swann n’a pas peur de changer complètement de vie. Elle indique être prête à travailler dans un autre domaine et s’installer en périphérie de Barcelone s’il le faut, pour payer un loyer moins cher.

confinement expat

Seylan l’année dernière, sur la plaça Catalunya

Vivre une seconde expatriation

De son côté, Eric, 55 ans, a déjà résidé à Barcelone au début des années 2000. De retour à Paris, il se questionne sur un retour imminent dans la Ciudad Condal: « cette crise du Covid-19 m’a fait réfléchir sur ma situation à Paris qui selon moi reste un joli musée, pendant que la vie de quartier se désagrège, la ville devient plus sale, plus chère, on ne circule plus. » À l’inverse, il voit dans la péninsule ibérique un certain accueil: « il y a un esprit inventif, une sorte de solidarité et de joie de vivre en Espagne qui n’existe pas ici. Surtout quand on passe une crise, on se rend compte à quel point la qualité de vie est essentielle. Je me souviens qu’après celle de 2008 il y avait des menus spéciaux où tu pouvais déjeuner pour 10 euros par exemple ».

Le chef d’entreprise en communication compte élargir son panel de clients aux espagnols et catalans. « En tant que professionnel, il faut cependant bien se renseigner à l’avance et être au courant sur le plan administratif et juridique. J’ai la chance d’avoir des contacts depuis longtemps avec la Chambre de Commerce Française de Barcelone » témoigne-t-il, convaincu que la capitale catalane reste un pôle économique important au même titre que Paris.

Eric attend donc la fin du confinement pour troquer le 3e arrondissement parisien contre son quartier de prédilection barcelonais: Sant Antoni. « Bien situé dans le centre sans être touristique, j’y trouve une douceur de vie, une énergie créatrice et une certaine sérénité à la fois ».

coronavirus espagneTiffany est Lyonnaise en école de commerce. En 2016, elle a eu un coup de coeur pour Barcelone dans laquelle elle a passé deux mois en stage. Aujourd’hui, elle termine sa cinquième année d’études avant d’entrer sur le marché de l’emploi: « dans l’idéal j’aimerais m’installer à Barcelone, pour retrouver le cadre de vie et son côté cosmopolite. Quand tu parles français, espagnol et anglais c’est un avantage là-bas ». Elle ne s’inquiète pas pour l’après-confinement: « j’ai un peu peur pour les opportunités de travail mais je suppose qu’on aura toujours besoin de commerciaux dans les entreprises, que ce soit en Espagne ou en France ».

Encore en contact avec ses colocataires d’autrefois, Tiffany recommande: « il ne faut vraiment pas hésiter à aller vivre à Barcelone, je vivais dans le quartier d’Hostafrancs, et si on est étudiant je conseille de ne pas s’installer seul car en coloc on rencontre plus de monde ». Confinée, elle termine la rédaction de son mémoire chez elle, à 5h30 en train et à 1h30 en avion de Barcelone. Comme les autres Français, elle devra faire preuve de patience avant la réouverture de la frontière franco-espagnole, pour enfin poser ses valises dans la capitale catalane.

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