Le gouvernement catalan implose, le président annonce des élections

Une crise gouvernementale entre la droite et la gauche indépendantiste conduit le président Quim Torra à une convocation électorale anticipée. 

Le 19 décembre, Quim Torra était destitué de son poste de président de la Catalogne par le Tribunal Supérieur de Justice pour avoir désobéi à la commission électorale. Il était condamné pour ne pas avoir voulu retirer des rubans jaunes, symbole indépendantiste, de la façade du gouvernement catalan pendant les campagnes électorales de 2018. C’est un délit de désobéissance qui lui a coûté à la fois son poste de président de la Generalitat et son siège de député.

Pour rester au pouvoir Torra a fait appel de la décision. Mais l’organe administratif de la commission électorale est revenu à la charge le 3 janvier, en dictant que l’appel ne concernait que le poste de président mais pas de député. Ce que le tribunal Suprême a confirmé. Quim Torra ne peut donc plus être député.

Casus belli et rupture

Roger Torrent, président du parlement catalan, indépendantiste de gauche et rival de Quim Torra, a accepté lundi de retirer le siège de député de ce dernier. Un casus beli qui a fracturé la fragile coalition gouvernementale entre les indépendantistes de droite et de gauche. Les républicains progressistes (ERC) et la droite de Carles Puigdemont, représentée par Quim Torra, ont formé un gouvernement issu de la majorité indépendantiste obtenue lors des élections du 21 décembre 2017. La singularité du processus indépendantiste catalan est de voir une dispute permanente entre trois partis politiques en faveur de la sécession (gauche, droite, extrême-gauche) en rivalité et concurrence permanente.  Le retrait du siège de député de Quim Torra est la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. Dans une allocation officielle à midi aujourd’hui au Palau de la Generalitat, le président a annoncé la fin de la coalition et la prochaine convocation d’élections.

Avant d’appeler les Catalans aux urnes, Torra veut que la Catalogne approuve son budget général de 2020. Les comptes catalans indispensables pour le bon fonctionnement des services publics n’ont pas été rénovés depuis 2017 en raison de la crise politique permanente.

La campagne électorale sera rythmée par la rivalité entre la gauche indépendantiste d’Oriol Junqueras (ERC) qui plaide pour une entente cordiale avec Madrid et la droite jusqu’au-boutiste de Puigdemont (JxC). ERC a permis avec l’appui de ses députés l’investiture du socialiste Pedro Sanchez à la présidence du gouvernement espagnol. La droite, elle, tiendra un discours identitaire, de confrontation avec l’État dans le pur style d’octobre 2017. Le premier meeting de campagne sera la venue de Carles Puigdemont à Perpignan, dans les territoires historiques de la Catalogne, le 29 février prochain.

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